Romans

 

ANTUNES, Antonio Lobo. – Jusqu'à ce que les pierres deviennent plus douces que l'eau

Bourgois. – 23 €
A découvrir

Traduit du portugais par Dominique Nédellec.
Livre difficile à résumer même si l'histoire est simple : Un sous lieutenant portugais, mobilisé pendant la guerre d'indépendance de l'Angola (1961-1975) et ses troupes colonialistes vont commettre des atrocités, meurtres, viols, tortures sur la population indigène. Mais il sauve du carnage un garçon et le ramène au Portugal.
Quarante ans plus tard, c'est "la tue cochon" au village. Le père, la mère qui a des cailloux dans les reins, la sœur, le fils et sa femme se retrouvent à cette occasion tous les ans. Mais cette année, la prédiction des soldats aura lieu et le cochon ne sera pas le seul tué.
Mais Antonio Lobo Antunes, qui fit partie de ces jeunes appelés, a trop de douleurs en lui à exprimer et cela donne un texte vertigineux, éblouissant de virtuosité émotionnelle. Marie.


BALTASSAT, Jean-Noël. – La tristesse des femmes en mousseline

Calmann-Lévy. – 19,50 €
Coup de coeur

Janvier-février 1945, Paul Valéry vieillissant, désemparé devant ce que révèle l'avancée des troupes de libération, est plongé dans les souvenirs de sa jeunesse, cinquante ans plus tôt. Jeune homme désargenté, épris de littérature, c'est l'époque où il est introduit par son ami Régnier dans les milieux artistiques novateurs. Il découvre la peinture de Manet, Degas... Pris en amitié par Mallarmé qui le convie à ses « mardis », il rencontre Berthe Morisot et est subjugué... Aux heures sombres de la fin de l'occupation, la plongée dans les carnets de Berthe, son exigence de beauté, lui redonne le goût de la vie.
Sous une forme romancée ce livre évoque avec beaucoup de sensibilité une peintre mal connue, étonnamment moderne. Hélène.


BENAMEUR, Jeanne. – Ceux qui partent

Actes Sud. – 21 €

En 1910, il y a encore beaucoup d'émigrants qui veulent s'installer en Amérique du Nord, alors que les frontières commencent à se fermer, déjà. En un jour et une nuit, à Ellis Island, on va suivre la destinée d'un groupe de gens assez hétéroclite. Un père italien et sa fille, lui acteur classique, elle peintre au tempérament passionnée, une femme arménienne ayant perdu sa famille lors du génocide, un groupe de gitans et un jeune américain de bonne famille venu photographier ces moments et ces gens.
Pendant ce court instant, Jeanne Benameur décrit bien les espoirs, les doutes, les passions, les peurs des émigrants. Mais à l'heure des noyés en Méditerranée, des réfugiés sans papiers, ce roman peut paraître un peu trop romantique. Marie.


CALVINO, Italo. – Monsieur Palomar

Gallimard. – 17€

Traduit de l'italien par Christophe Mileschi.
Cette suite de récits est déjà parue en 1983, deux ans avant la mort de Calvino. Mais c'est ici une nouvelle et très belle traduction, due à Christophe Mileschi.
Monsieur Palomar observe à peu près tout :le reflet de la lune, les étourneaux, un sein nu, un jardin japonais... Ce qui occasionne plusieurs chapitres par sujet de réflexion. Commençant par une description très détaillée, minutieuse du sujet, il va ensuite en faire une interprétation, imaginer des situations pour enfin, le transformer en sujet de métaphysique. Voilà un petit livre fantaisiste et profond. A lire petit à petit. Marie.


CAUSSE, Manu. – La 2CV verte

Denoël. – 18 €
A découvrir

Un petit enfant, Isaac, est lourdement handicapé, ne parle pas, crie. Il est dans une clinique spécialisée et ne va pas bien. Ses parents vont mal, se séparent en se déchirant. Mais voilà qu'Eric, le père, hérite de la 2CV verte de 1973 de son vieil oncle. Elle marche bien et l'histoire démarre à ce moment. Isaac adore cette voiture. Un chat qui parle à ceux qui sont capables de l'entendre va les accompagner dans une promenade sans fin. Un gendarme compréhensif freine la plainte de la mère d'Isaac car il comprend qu'Eric a agi par amour pour son fils.
Une histoire tendre, loufoque et irréaliste. Une sorte de conte où les fées sont la 2 CV, un chat, un gendarme et une adolescente marginale. Chantal.


CLARO. – Substance

Actes sud. – 21,80 €

Un enfant, Benoît, est extirpé du "dortoir aux entrailles" (Claro ?) par une tante extravagante, plutôt drôle, cuisinière aux multiples recettes très étranges (Claro est gourmand). Un soir, il doit veiller un mort, il s’ennuie un peu jusqu'au moment où apparaît une chose bizarre, un ectoplasme, sortant du corps...
J'ai insisté, j'ai lu 120 pages et j'ai abandonné... Hélas, parce que, généralement, j'aime beaucoup le critique, le traducteur Claro, mais là, trop volubile, c'est trop dispersé... Compliqué, j'ai perdu le fil... Marie.


COLE, Daniel. – Les loups

R. Laffont. – 21 €
A découvrir

Traduit de l'anglais par Pierre Szczeciner.
William Wolf, policier recherché par ses collègues dans le cadre d’une affaire précédente, se constitue prisonnier quand il apprend qu’un de ses amis a été retrouvé mort dans une pièce fermée à clef. Il ne croit pas au suicide et négocie un accord avec ses supérieurs pour pouvoir mener l’enquête sur ce décès avant d’aller en prison.
C’est en soi un bon roman policier avec un bon suspense comme on les aime, même si cette mansuétude de la part de la police anglaise a quelque chose d’un peu invraisemblable. Ce qui est plus ennuyeux, c’est qu’il s’agit du troisième volet d’une trilogie et que l’auteur fait de constantes références au premier volet, ce qui plonge parfois le lecteur, ignorant dudit premier épisode, dans un abîme de perplexité. Le bibliothécaire averti saura sans doute trouver la parade par un regroupement éventuel des tomes. Françoise.


CONNELLY, Michael. – Une vérité à deux visages

Calmann-Lévy. – 21,90 €
Coup de coeur

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Robert Pépin.
Toujours l'indétrônable Harry Bosch qui va enquêter sur le meurtre d'un pharmacien et de son fils. Il est, en même temps, l'objet d'un complot l'accusant d'avoir falsifié des preuves ayant conduit un accusé dans le couloir de la mort. Nous le savons, Harry Bosch est intègre. Il va refuser d'impliquer un ancien collègue décédé et va rechercher qui a pu falsifier les preuves de culpabilité de l'homme qu'il a arrêté il y a plusieurs années. Harry Bosch est aussi humain et sensible face aux souffrances occasionnées par les trafics de médicaments qui rendent de nombreux malades dépendants.
Ces enquêtes qui restituent Harry Bosch dans son environnement familial et professionnel sont l'occasion d'apprécier la maîtrise de Michael Connelly à nous embarquer sur les parcours accidentés de son enquêteur fétiche. Martine.


DOLAN, Eva. – Haine pour haine

Liana Levi. – 22 €
A découvrir

Traduit de l'anglais par Lise Garond.
A travers deux enquêtes policières, il est fait le portrait d'une petite ville de l'Est de la Grande-Bretagne avec ses communautés d'origine étrangère, ses néonazis et ses membres de partis d'extrême-droite. Nous suivons deux enquêteurs qui recherchent les coupables de meurtres racistes. Ils se heurtent à la misère, à l'exploitation des travailleurs immigrés dans un climat de violences. Leur enquête débouche souvent sur des impasses et le déroulé des événements peine à nous conduire vers la suite de l'intrigue. Heureusement dans ces milieux inhumains les deux inspecteurs peuvent faire preuve de tolérance et de compréhension pour les communautés qui peinent à être reconnues dans leurs différences. Un polar politique à l'écriture agréable mais dont le déroulé de l'histoire manque de rythme. Martine.


ELLORY, R. J. – Le chant de l'assassin

Sonatine. – 22 €
Coup de coeur

Traduit de l'anglais par Claude et Jean Demanuelli.Le jour de sa sortie de prison après 3 ans d'incarcération, Henry Quinn (21 ans) fait une promesse à son codétenu Evan Riggs incarcéré depuis 20 ans et purgeant une peine à perpétuité. La promesse est de remettre une lettre à sa fille qu'il n'a jamais connue et dont il ne sait où elle vit. Il donne une piste à Henry : celle de son frère shérif de la petite ville de Calgary à l'Ouest du Texas.
Les chapitres alternent entre passé et présent pour nous dévoiler les étapes de la vie des deux frères et l'évolution de leurs personnalités. L'histoire, de la naissance au développement, de la haine entre les deux frères Riggs que tout oppose, va nous tenir en haleine pendant tout le livre. A côté de ces deux personnalités bien marquées, Henry va poursuivre avec persévérance l'objectif lié à sa promesse. Il va de ce fait, dévoiler les agissements du shérif et de ses amis.
L'écriture de ce roman policier noir nous accroche par sa simplicité. Elle fixe l'ambiance armée du Texas. Martine.


LACHAUD, Denis. – Les métèques

Actes Sud. – 19 €
Coup de coeur

Par deux fois, la famille Herbet est convoquée à la préfecture de Marseille pour vérification de l'état civil. Un fonctionnaire très zélé leur demande de reprendre leur nom de famille d'origine. Les trois enfants découvrent l'histoire familiale, somme toute courante, que leurs parents avaient plutôt niée jusqu'à ce jour. L’aîné, Célestin, étudiant, comprend très vite le danger, il en a l'intuition. Quelques jours et quelques nuits plus tard, le monde heureux dans lequel il vivait s'écroule : tous les membres de sa famille sont assassinés sauvagement par une bande d'extrémistes. Il parvient à fuir, à se cacher, il apprend à faire confiance, à se méfier des autres aussi.
Dans un style simple, épuré, moderne, Denis Lachaud nous décrit un avenir sinistre, effrayant si nous ne portons pas humainement attention aux autres. C'est un livre engagé, direct comme les autres nombreux livres de cet auteur particulier : "J'apprends l'allemand" (1998), "Ah! ça ira!"(2015). Marie.


MALO, Mo. – Disko

La Martinière. – 20,90 €
Coup de cœur.

Qaanaaq est envoyé au Groenland pour prendre le poste de chef de la police. Il va rapidement devoir, avec son équipe, dans une ambiance glaciale, rechercher un tueur auteur de crimes sophistiqués. Un premier cadavre retrouvé dans un carottage glaciaire d'un iceberg détaché du continent sera bientôt suivi de celui d'une employée du poste de police.
Un livre à lire l'hiver ; s'il neige dehors, c'est encore mieux. Nous découvrons la géographie, l'économie et les modes de vie au Groenland mais aussi des caractéristiques plus particulièrement liées à la fonte des glaciers et à la culture Inuit. Au fil des pages, nous rentrons dans la personnalité complexe du personnage principal, Qaanaaq, policier qui maîtrise son métier et suit ses intuitions malgré des failles intimes liées à ses origines Inuites. Un thriller addictif. Martine.


MARPEAUT, Elsa. – Son autre mort

Gallimard. – 20 €

(La romancière est aussi la créatrice de la série "Capitaine Marleau".)
Tuer celui qui essaie de vous violer, est-ce un crime ? Et comment ne pas en faire subir les conséquences à sa famille ? D'autant plus que le mort, Charles Berrier, est un auteur célèbre. L'improbable cachette qu'est le tas de fumier parviendra-t-elle à éloigner les recherches vers d'autres femmes violentées aussi par cet homme dont on découvre le côté ignoble ?
Dans ce jeu de pistes, parmi les mails inventés par la criminelle, Alex, une jeune femme jusque-là tout à fait normale, on suit l'aventure sans grande passion.
Facile à lire. Un polar qui sera vite oublié. Chantal.


PELOT, Pierre. – Braves gens du Purgatoire

Ed. Héloïse d'Ormesson. – 22 €
A découvrir

Loréna cherche les raisons du suicide de son grand-père après qu'il ait tué sa compagne. Nous, lecteurs, savons dès le début du livre qu'il s'agit de meurtres. Loréna va poser des questions mais surtout chercher les réponses auprès de (l'écrivain), celui qu'elle appelle son « oncle ». Celui-ci a écrit des romans avec pour sujets les périodes difficiles vécues par les habitants des villages vosgiens lors des crises économiques dans les industries textiles, ainsi que tous ces tissus et relations sociales et familiales qui font la vie d'un village. Ce qui se dit, ce qui se tait, ce qui se dévoile en catimini.
Pierre Pelot va, par son écriture, nous obliger à décrypter les histoires et les drames vécus par les membres de la famille de Lorena. Dans ce roman noir, l'écriture est brute. Il n'est pas toujours aisé de comprendre les suggestions ou sensations ressenties à la lecture des phrases longues de Pierre Pelot. Une lecture qui se mérite. Martine.


SAGALOVITSCH, Laurent. – Le temps des orphelins

Buchet Chastel. – 16 €
Coup de coeur

Daniel, jeune rabbin américain, s'est engagé dans l'armée en 1945 pour libérer l'Europe. Il se trouve parmi les premiers à atteindre les camps d'Ohrdruf et de Buchenwald. Il affronte l'horreur, le dénuement des survivants, le silence de son dieu. Nous le suivons dans ces journées avec quelques autres soldats comme lui en état de choc. Il recueille un très jeune garçon, qui va requérir tous ses soins, et ainsi l'aider à conserver le sens de l'humain. En contrepoint, les lettres de son épouse, aux États Unis, qui vit dans l'attente avec leur bébé qu'il n'a pas vu naître.
Un livre difficile, pour ceux qui ne veulent pas qu'on oublie, après soixante-quinze ans, l'ampleur des crimes. Hélène.


VALOGNES, Aurélie. – Au petit bonheur la chance !

Libra diffusio. – 23,50 €
Coup de coeur

On est dans les années 70. C’est l’histoire de Jean, 6 ans, qui est confié à sa grand-mère Lucette pour l’été, au départ. Puis pour plus longtemps. Sa mère Marie est montée à Paris pour chercher du travail, se prendre un logement et revenir le chercher. Mais le temps passe et les temps sont durs. Jean et mémé Lucette vont s’adopter et nous donner une belle histoire avec la tante Françoise et ses trois fils, l’ami de Lucette et le facteur.
Un livre qui aborde le sujet de la condition des femmes dans les années 70, qui étaient privées de droits, de l’éducation, du respect, et étaient considérées comme des mères au foyer. L’auteure nous avait habitués à des sujets plus légers.
Une belle découverte une fois de plus. Nathalie.

 

 

Bandes dessinées

 

GORANSON, Fabian. – Un rêve d’Europe

Rackham. – 22 €
A découvrir

Traduit du suédois.
Cette bande dessinée reportage retrace le voyage en train dans différents pays européens par l’auteur lui-même. En un mois que dure le parcours, la vision des pays visités ne peut être que superficielle. Mais Goranson croque tout de même certaines spécificités qui invitent à la réflexion : la transformation des quartiers parisiens en vitrines touristiques, la misère oppressante à Athènes ou la sensation d’étrangeté à parcourir Varsovie, ville ruinée reconstruite à l’identique dans les années 50.
L’ensemble ne présente pas un aperçu fort réjouissant de la situation européenne et l’utilisation exclusive de deux couleurs, le bleu et le noir, rend ce périple plus sombre encore. Ce dessinateur laisse d’ailleurs entrevoir les dangers planant au-dessus de cette Europe qui se révèle au final fort peu attrayante et encore moins solidaire. Françoise.


MOREL, François ; RABATE, Pascal. – C’est aujourd’hui que je vous aime

Les Arènes BD. – 18 €
Coup de coeur

BD humoristique. Voici les tribulations d’un adolescent amoureux d’Isabelle Samain. Il l’écrit, se le répète, il a envie de le clamer partout : il aime Isabelle Samain. Mais tout ce qu’il tente pour l’approcher échoue. Isabelle Samain s’en moque, jusqu’au jour…
Le style rappelle un peu celui de Riad Sattouf : les illustrations sont tout aussi amusantes, les personnages sont très expressifs, celui du héros d’autant plus que ses émois sont rendus par un procédé peu courant : le personnage est triplé, voire quadruplé avec des mimiques expressives et cela fonctionne très bien. A la réflexion et à la relecture, c’est un coup de cœur. Françoise.


MULLER, Catel et BOUILHAC, Claire – La princesse de Clèves

Dargaud – 25 €
A découvrir

Cette BD tirée du roman du XVIIème siècle raconte l’histoire de la jeune aristocrate qui entre à la cour du roi Henri II. Avec sa beauté, elle fait parler d’elle et a de nombreux courtisans. Mais c’est le Prince de Clèves, un bon parti, qui l’épouse. Il est fou amoureux d’elle, mais ce n’est pas réciproque. Un jour, au cours d’un bal, elle tombe sous le charme du Duc de Nemours…
L’amour entre deux jeunes gens. Infidélité, trahison, manipulations. Des thèmes très audacieux pour l’époque très bien retranscris.
Un graphisme simple mais assez expressif. Nathalie.


OSHIKIRI, Rensuke - Le perce-neige

Omaké books. – 12,99 € le tome

C’est l’histoire de la jeune adolescente Haruka Nozaki, qui arrive dans un nouveau collège de province et se fait harceler par ses camarades. Tous sont animés des pires sentiments. Même leur enseignante et le père d’Haruka ne peuvent rien faire contre leur cruauté qui monte crescendo.
Ce manga a été adapté au cinéma et a défrayé la chronique au Japon.
Un manga choc qui perturbe et dérange par la violence du harcèlement et le comportement des individus. Heureusement que le livre était en noir et blanc. Manga en 2 tomes. Pour les âmes sensibles, s’abstenir. Nathalie.


VAREKAMP, Erik ; PEET, Mick. – Les dossiers Kennedy. Tome 1 : l’homme qui voulait devenir président

Dargaud. – 16,50 €
A découvrir

Joseph P. Kennedy rend visite à son grand-oncle le sénateur Edward M. Kennedy. Celui-ci lui raconte les débuts de la saga Kennedy avec l’arrivée à Londres en 1938 de l’homme d’affaires Joseph Kennedy (père du futur président). Alors qu’il n’est pas du tout diplomate, il a été nommé ambassadeur, mais cela permet à Roosevelt d’éloigner un rival potentiel à la présidence des Etats-Unis.
Très documentée, cette BD offre un éclairage nouveau sur la famille Kennedy et ici plus particulièrement sur l’influence de Joseph sur la politique anglaise en pleine crise de politique étrangère. Les dessins sont classiques et efficaces. Une explication supplémentaire « épilogue de Nigel Hamilton » complète l’ouvrage. Il s’agit ici du premier volet d’une trilogie dont les deux tomes suivants sont à paraître. Françoise.

 

 

 

Essais

 

CHAILLAN, Marianne. – Ainsi philosophait Amélie Nothomb

Albin Michel. – 17 €
A découvrir

Amélie Nothomb se réveille dans un endroit étrange, sans savoir comment elle est arrivée là. On lui annonce qu'elle vient de mourir et se trouve dans l'au-delà. Première étape, passer au bureau d'accueil où on lui indiquera son affectation. Elle s'attend à rejoindre le paradis des écrivains, mais voilà qu'on l'affecte au paradis des philosophes ! Elle fait appel de la décision, et s'ouvre alors un procès où défilent plusieurs grands noms de la philosophie, tous convaincus que l'œuvre romanesque d'Amélie démontre qu'elle fait partie des leurs.
Présentée sous cette enveloppe romanesque et dialoguée, l'étude des concepts philosophiques présents dans les romans d'Amélie Nothomb se lit avec facilité. On y trouve un bon tour d'horizon de l'œuvre de l'écrivaine, émaillé de clins d'œil, et un bon rafraîchissement sur les concepts de déterminisme, existentialisme, stoïcisme, etc. A conseiller aux élèves de Terminale. France.


WALSER, Robert. – Ce que je peux dire de mieux sur la musique

Zoé. – 21 €
Coup de coeur

Les éditeurs ont choisi, parmi d'autres, 60 petits textes et poèmes où l'écrivain exprime sa relation à la musique. Relation très personnelle, très libre envers les œuvres, les compositeurs, le public mélomane. C'est l'époque où l'on invente une certaine industrie de la musique à l'Opéra et Robert Walser, homme libre avant tout, se moque un peu, tout en étant fasciné par la musique elle-même. Sa façon de résumer Don Juan est drôle et fantastique.
Ami(e)s mélomanes, ou pas, la musique des mots de Walser vous enchantera ! Marie.

 

 

 

Documentaires

 

CHIROUZE, Aurélie. – Au fil de mes accessoires en couture

Créa passions. – 24,90 €

Jolis modèles de sacs, trousses en coton. Photos pas à pas.
Modèles très classiques. Marie.


DORNIER, Matthieu. – Baignades et sites aquatiques en montagnes du Jura

Chaudron. – 14,50 €
Coup de coeur

Un guide bien fait, bien illustré, que l'on n'a pas envie de voir devenir un succès d'édition... Des lieux de baignades connus aux plus sauvages, on veut les garder comme des secrets, vierges de toutes pollutions.
Hélas, il faut bien partager la beauté des lacs, rivières et cascades de notre beau Jura. Marie.


FEZZI, Lucca. – Alea jacta est : Pourquoi César a-t-il franchi le Rubicon?

Belin. – 26 €

Le 11 janvier de l'an 49 avant J.-C., Caius Julius César franchit le Rubicon. Cet ouvrage très riche retrace les conjurations diverses, avec des documents variés. Il ne s'agit pas d'un roman historique mais de la véritable histoire de la principale période romaine.
Ce texte est composé de trois grandes parties (avant le Rubicon, Rome dans le chaos, du Rubicon à la capitulation de Rome) et expose comment, en quelques mois, le destin de Rome a été transformé. Pour ceux qui aiment l'Histoire. Un peu ardu. Chantal.


NIKOULINE, Nikolaï. – Les carnets de guerre : 1941-1945

Les arènes. – 24,80 €
A découvrir

Il s’agit ici effectivement d’un témoignage exceptionnel : celui d’un rescapé de la grande guerre patriotique qui, depuis Leningrad, a combattu en première ligne et a été plusieurs fois blessé, souvent gravement. Il a vu mourir tous ses camarades. On le savait, les soviétiques n’économisaient pas leurs soldats, ce que Nikouline montre bien. Beaucoup d’officiers, surtout au début, étaient incompétents et ont sacrifié leurs hommes. Nikouline est aussi horrifié ensuite par le traitement des civils allemands. Après la guerre, il se sent étranger quand il lui arrive de fréquenter des associations de vétérans : la plupart sont ceux de l’arrière qui se trouvaient à l’intendance, par exemple. Ses semblables sont rares.
Ce témoignage est certainement important pour le public russe. Françoise.


SHEFFER, Edith. – Les enfants d’Asperger : le dossier noir des origines de l’autisme

Flammarion. – 23,90 €

Asperger était un psychiatre autrichien qui a contribué à identifier les types d’autistes que l’on considère comme surdoués ou tout au moins ayant des facultés particulières. Le terme « syndrome d’Asperger » ne vient pas de lui mais d’une chercheuse, Lorna Wing, qui avait lu la thèse d’Asperger de 1944. L’ouvrage décrit surtout le traitement des enfants handicapés mentaux en Autriche et l’euthanasie de certains d’entre eux. Asperger aurait participé en partie à ces sélections. Les enfants étaient recherchés dans la population par les SS et tués au Spiegelgrund.
La corrélation entre ce fait et les travaux d’Asperger est un peu floue. Il aurait été bien plus intéressant et plus complet d’étudier d’une façon générale l’euthanasie en Autriche sous le régime nazi. Je n’ai pas vraiment été convaincue par l’argumentation qui voudrait que le pronostic d’autisme serait né à partir du programme d’euthanasie. Françoise.