Cinéma du réel, le film documentaire aide à porter un regard critique sur le monde. Il invite à l’échange, parfois au débat.
C’est un cinéma de terrain qui filme un instant T pour le restituer avec une forme de subjectivité souvent défendue par les réalisateurs.
Parfois pensé comme opposé à la fiction, il est pourtant lui aussi réfléchi en amont, écrit, scénarisé et a ses festivals.

Voici 3 DVD documentaires coup de cœur à emprunter à la MDJ.

 

Atlantic Bar - de Fanny Molins

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Regarder Atlantic Bar, c’est comme passer une semaine dans un bistrot du coin. Enfin, plus précisément à Arles (donc pas tellement dans le coin), où on a de la gouaille et un accent chantant. On y découvre le quotidien de Nathalie, patronne avec son mari Jean-Jacques de l’Atlantic Bar. Un bistrot avec ses tables en bois, du Johnny Halliday en musique de fond et où certains habitués passent une grande partie de la journée : l’ancien braqueur qui a changé, le poète qui aurait voulu être un bouffon, ou encore l’ancien SDF à qui les patrons ont tendu la main.

Ça rembarre à tout va, ça trinque, ça philosophe, ça jure, ça raconte la colère et les traumas. Ça chante, ça rit et ça danse aussi.
La caméra est au milieu de ce foutoir. Elle capte tout : les mots, les expressions sur les visages marqués, et même l’odeur de l’alcool et du tabac. Elle capte les problèmes de dépendance, l’alcoolisme dont on a conscience, les soucis d’argent. Car l’Atlantic Bar a été mis en vente.
Comment fait-on quand on n’est « personne » pour défendre le peu qu’on a ?

Fanny Molins a travaillé quatre ans sur ce documentaire. À observer et réfléchir pour rester juste dans sa façon de raconter l’Atlantic Bar. Quatre ans pour y prendre ses marques, faire partie du décor et créer un lien pour tourner pendant seulement trois semaines.
La réalisatrice est photographe et ça se voit. Les plans filmés dans cette atmosphère enfumée à la lumière rasante nous offrent des portraits et scènes intimistes qui contrastent avec le bruit permanent de ce lieu de vie voué à disparaître.

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La Combattante - de Camille Ponsin

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En réalisant La Combattante, Camille Ponsin a voulu témoigner de la situation du Darfour et des réfugiés mais aussi de l’importance du travail de recherche d’une ethnologue du CNRS retraitée au service des autres.
Marie-José Tubiana est ethnologue, autrice, photographe, réalisatrice retraitée et spécialiste du Darfour. Pendant 3 ans, le réalisateur et l’ethnologue échangent, apprennent à se connaître. Camille Pinson souhaitant témoigner de son travail de mémoire et de solidarité auprès des réfugiés, il s’installe chez elle quelques semaines pour tourner La Combattante.

Les spectateurs ont alors le privilège de se retrouver avec lui dans l’intimité du salon de Marie-José grâce à des plans séquences immersifs.
On plonge progressivement dans son travail pour entrer dans les histoires des réfugiés, sorte de valse permanente entre le récit d’un pays et l’histoire contemporaine d’hommes et de femmes.

Nous assistons au travail d’enquête minutieux d’une femme qui fouille dans sa mémoire et ses archives pour argumenter et appuyer les demandes d’asile refusées de réfugiés qui témoignent : les attaques, la vie dans les camps, l’esclavage, la traversée de la Lybie, celle de la Méditerranée, les cicatrices psychiques et physiques.
Comment relayer et prouver le témoignage de personnes venant de villages désormais rayés de la carte ou originaires d’ethnies quasiment disparues ? Et surtout quelles seraient les conséquences si ces personnes étaient renvoyées dans leur pays ?
Marie-José interroge, écoute, croise les éléments et tente de retranscrire les paroles des réfugiés pour attester de leurs propos et les aider dans leurs démarches.
Une héroïne discrète qui partage son combat et son travail incroyable au service des invisibles.

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Sur l'Adamant - de Nicolas Philibert

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Pour ce premier film d’un triptyque sur les unités intra-hospitalières, Nicolas Philibert, dont on ne présente plus les succès, nous emmène cette fois sur l’Adamant, un centre de jour flottant qui accueille les patients adultes ayant besoin de soins psychiatriques.

Installé sur la Seine, L’Adamant est une péniche espace de vie et de créativité, où tout le monde participe à sa bonne organisation. C’est un lieu du faire ensemble pour créer, boire un café, chanter, coudre, peindre, etc., où ou a le choix de parler ou de se taire, où on s’écoute et on s’encourage.

Mais surtout un lieu d’intégration sociale. Car c’est en partie ce que Nicolas Philibert a voulu mettre en lumière dans ce nouveau documentaire. L’importance de la parole pour ces patients dont il fait les portraits face caméra. Certains parlent de leur solitude (« Les amis ça me manque »), des histoires qu’ils peuvent s’inventer ou du monde dans lequel ils sont enfermés, de leur conscience d’être « à part ». D’autres témoignent de leur vision de la « réalité », des relations avec l’entourage qui s’améliorent grâce aux traitements et à l’accompagnement, de la place de la maladie par rapport à la famille.
Durant ces moments d’échange, le réalisateur et l’ingénieur son sont parfois pris à parti, ce qui provoque des échanges inattendus. Moments où les rôles d’intervieweur et interviewé s’inversent et rappellent que la spontanéité est l’actrice principal de ce film. Le tout, sans tomber dans le pathos. Au contraire, on rit !

Alors certes, le cadre est particulier. On a même conscience que certains moments « poétiques » ne reflètent pas forcément le quotidien de toutes ces personnes. Néanmoins, le réalisateur a voulu partager le portrait d’une psychiatrie à dimension humaine avec des professionnels de santé et artistes qui travaillent avec tact et lenteur, comme si le temps pouvait être suspendu dans cette structure hors du commun.

Sur L’Adamant a remporté l’Ours d’or en à la Berlinale 2023

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