Attention ! Voici vers quoi nous devons tendre lorsque nous cataloguons un livre ancien.

Mais cela ne peut être qu'un idéal dans les bibliothèques du réseau MDJ, nécessitant forcément une adaptation au temps ou aux outils dont on dispose et à la maîtrise des données techniques par le catalogueur...

 

Notes de cours, ENSSIB Villeurbanne, 2005

 

Le catalogage en UNIMARC est utilisé pour les documents édités, c’est-à-dire imprimés en multiples exemplaires à une date donnée. Ce qui n’inclut pas les manuscrits. Le format utilisé pour les imprimés anciens ne convient pas pour les manuscrits qui sont catalogués en format EAD.
Les documents imprimés comprennent les monographies anciennes imprimées, les estampes et les imprimés divers.

La rétro conversion des fonds ne dispense pas du catalogage, les notices importées étant très succinctes et donc sans véritable valeur bibliographique.
Avant le catalogage, un inventaire des fonds est indispensable afin de déterminer la politique de traitement. Le catalogue est l’épine dorsale documentaire, il est donc nécessaire qu’il soit bien construit.

 

Définition des livres anciens

 

Quatre dates peuvent servir pour faire la césure entre fonds anciens et fonds « modernes » :

  • 1789 : c’est la césure entre « Le siècle des lumières » de Colon (bibliographie des ouvrages francophones publiés en France), et « La France révolutionnaire et impériale » de Monglond (voir bibliographie support de cours).
  • 1800 : c’est une date pratique pour le tri informatique des données, mais qui ne repose sur aucune réalité bibliographique.
  • 1810 : c’est la date actuellement couramment retenue, puisque c’est celle de la création de la bibliographie nationale (« Bibliographie de l’empire français »). Elle repose donc sur une réalité bibliographique historique.
  • 1830-1835 : cette période connaît une révolution dans la production du livre : le papier n’est plus produit à la forme mais en continu. Il s’agit donc d’un autre système de production. Le caractère mobile métallique est abandonné au profil d’un clavier appelant des matrices, puis de composeuses fondeuses, composant des blocs pages. En conséquence, les corrections et censures en cours d’impression ne sont plus possibles. Pour la production d’avant 1835, on utilisera les méthodes de catalogage des fonds anciens (relevé des signatures, notes sur les « états », etc).

Pour la production postérieure à 1835, on utilisera généralement le catalogage des fonds modernes, sauf lorsqu’on a affaire à un livre produit artisanalement, même au 20eme siècle, ou bien lorsqu’on possède des ouvrages qui nécessitent un catalogage type ancien, par exemple un ouvrage de Jules Verne annoté par Victor Hugo et relié spécialement pour lui. Ce sont alors les notes et la reliure qui font la valeur du document, il faut donc utiliser le protocole de catalogage des livres anciens afin d’analyser ces éléments et d’ajouter les autorités nécessaires (Hugo comme possesseur, etc…).

Il est donc préférable de définir les fonds en termes de « Réserve » et non de fonds anciens, pour y inclure les reliures spéciales, les ouvrages annotés, ou historiquement particulièrement importants (ouvrages donnés par un personnage historique par exemple).

Pour cataloguer un livre ancien, il n’y a pas de dérivation de notice possible (à moins de retravailler complètement la notice importée), car chaque exemplaire peut être unique.
Pour prêter ces livres et gérer ces fonds, il est nécessaire d’être sensibilisé au catalogage des fonds anciens. Il faut également posséder une culture bibliographique, philologique, paléographique…

 

Les grands principes du catalogage des fonds anciens

 

  • Principe de transcription

Les zones du titre et de l’adresse ne sont pas découpées en divers éléments comme dans le catalogage moderne, mais transcrites telles quelles, très exactement, le moindre élément les composant pouvant être un indice pour l’identification de l’exemplaire. On transcrira donc tous les renseignements concernant titres et auteurs trouvés sur la page de titre, fautes d’orthographe et ponctuation comprises.
De même en ce qui concerne les mentions d’éditeur (nom, adresse et date), on transcrira très exactement tous les renseignements tels qu’ils sont donnés concernant l’éditeur et l’édition cataloguée.
Mais il faudra éventuellement ajouter à cette simple transcription les renseignements qu’on ne trouve pas sur la page de titre mais ailleurs : par exemple le nom de l’imprimeur, car c’est en croisant les renseignements contenus dans la transcription les renseignements complémentaires que l’on pourra déjà préjuger d’une contrefaçon par exemple.
Dans un souci de lisibilité immédiate à l’OPAC, on reproduira en clair en chiffres arabes la date souvent inscrite en chiffres romains, et donc déjà inscrite dans le texte transcrit.
Mais attention : le travail de simple transcription ne suffit pas pour retrouver un document : par exemple, ce ne sont pas les renseignements recopiés sur la page de titre qui permettent de retrouver un livre par date d’édition, car cette date est souvent fausse (lors d’une édition de type « émission », seule la page de titre était changée). Il faut donc faire une recherche pour retrouver la véritable date d’édition, ou la fourchette entre deux dates, et porter cette information en données codées.
Il faudra également pouvoir retrouver les documents produits dans une ville en créant une entrée dans les autorités.
Et il faudra de même pouvoir retrouver un éditeur grâce à une autorité, car l’éditeur (le libraire-imprimeur) est souvent le moyen le plus facile pour retrouver un document.
A noter que la notion de collection n’existe pas avant le 19eme siècle : la collection « bleue » de colportage par exemple, n’est pas en fait une collection, c’est un titre générique qui a été donné après coup à ce type de production.

 

  • Principe d’analyse et de manipulation

Il est indispensable de croiser les renseignements donnés par les signatures des cahiers, les localisations écrites des éditions, les filigranes, etc… afin de détecter les éléments faux ou erronés. Les champs de note sont très détaillés pour le livre ancien.

 

  • Principe d’identification

Il est nécessaire de solliciter les sources externes (bibliographies spécialisées, répertoires, etc… par exemple le répertoire des imprimeurs de Pierre Marteau) afin de combler les manques dans les renseignements trouvés sur le livre même.
Comment savoir que l’on tombe sur un incunable ? C’est très difficile si l’on n’a aucune indication pour dater l’ouvrage (les incunables sont les documents édités avant 1501). On peut alors recourir, comme base de travail sur les incunables, au répertoire de l’IISTC, qui couvre la production mais présente des notices sommaires. Il s’agit d’un programme international dirigé par la British library. Il est important de passer du temps sur ce qui résiste, car c’est en général ce qui fait l’identité même du document par rapport à d’autres documents apparemment semblables dans d’autres catalogues, et c’est donc ce qui fait la richesse du fonds.
Il faut absolument identifier les auteurs, les éditeurs, les graveurs, etc… Une utopie des bibliothécaires consistait à mettre en place une empreinte qui devait être en sorte l’ADN du livre ancien. Mais ce rêve n’a pas pu être réalisé, et le travail d’identification passe maintenant plutôt par le relevé des signatures (comme à Lyon).

 

Objectif du catalogage des fonds anciens

 

On doit viser à constituer un catalogue définitif…mais il arrive souvent qu’on ne puisse pas identifier tout de suite tous les éléments… Un catalogage approfondi peut servir de matrice pour d’autres catalogues, avec possibilité d’infléchir sur certains éléments les analyses déjà faites ailleurs (reliure, sujets, etc…). Ce catalogage approfondi permet de comprendre l’ensemble d’une production éditoriale. Enfin, ce doit être un véritable exercice d’histoire du livre.

 

Exigences pour un catalogage approfondi

 

L’objet que l’on tient dans les mains doit être conçu en trois dimensions :

  • Dimension textuelle : il s’agit de décrire et identifier le texte même et les instances qui ont participé à son élaboration, auteurs anonymes etc.
  • Dimension bibliographique : une édition, c’est une adresse, un éditeur ou un imprimeur et une date. Chaque étape d’identification de ces éléments présente des difficultés. On doit également étudier la composition du texte (caractères, marques, etc…).
  • Une autre dimension liée à l’exemplaire lui-même et à sa provenance . La condition de l’exemplaire comprend l’ensemble des interventions après l’impression, qui définissent la condition du livre : reliure, enluminure, etc.

L’étude de la provenance inclut l’analyse des marques de possession et d’usage de l’ouvrage (armes, ex-libris, marque-pages, annotations, etc…).

L’analyse de la complétude permet de remarquer les feuillets manquants, les ajouts de gravures, etc. Pour effectuer ce travail, il faut absolument faire le relevé des signatures, même si celui-ci n’est pas obligatoire selon la norme. Seul ce relevé peut indiquer qu’il manque des éléments dans le document, ou bien au contraire déceler l’ajout de cartons.

Pour cataloguer un fonds ancien, il faut poser des critères permettant de noter les caractéristiques. Pour ce faire, on doit parfois prendre des libertés par rapport aux principes du catalogage en général.
Ainsi, on a le droit de faire des doublons : un exemplaire nécessite parfois d’être décrit dans une autre notice que la notice de base pour la même édition, afin de mettre en valeur les différences entre l’édition de base et les changements subis par cet exemplaire.
Par exemple, un exemplaire relié aux armes de Colbert nécessite une autorité à Colbert en tant que possesseur. Mais beaucoup de logiciel ne permettent pas encore de relier une autorité à un seul exemplaire. Si l’on est dans ce cas, on doit doubler la notice afin que Colbert n’apparaisse pas comme possesseur de tous les exemplaires. Si le logiciel permet de relier certaines autorités à un seul exemplaire, le problème ne se pose pas.

 

Les normes

 

Officiellement, le catalogage des livres anciens suit la norme Z44-074. Mais celle-ci, élaborée peu de temps avant l’utilisation de l’UNIMARC par les bibliothèques, a finalement été peu appliquée dès sa parution, en particuliers par la BNF, car cette norme se trouvait dès le début en retrait des avancées apportées par l’informatique. On peut se référer à cette norme lorsqu’on se pose des questions, mais l’adaptation à l’UNIMARC prime.

Le format le plus cohérent est celui de la BN diffusé dans le cadre de BN-OPALE. On doit donc, d’une façon générale, s’aligner sur les pratiques de la BN, qui est la plus grosse concentration de production de notices.
Mais si on importe les notices de la BN, surtout bien revoir les anciennes, car les données d’exemplaires par exemple sont notées dans les données bibliographiques : ne pas oublier que beaucoup de notices de la BN résultent encore d’une rétro conversion et n’ont pas encore été corrigées, donc leur qualité est plus que moyenne.

La solution idéale est donc de mélanger la norme Z 44-075 et le manuel UNIMARC.

 

Caractéristiques propres aux éditions de livres anciens

 

  • L’édition

Dans la production actuelle, tous les exemplaires sortant de la même édition sont rigoureusement identiques. Ce n’était pas le cas dans la production avant 1835. Certains termes que l’on utilise sont à redéfinir dans leur contexte historique :

- Une édition représente l’ensemble des exemplaires produits par la même forme typographique.
- Une édition peut comporter plusieurs états : les corrections étant possible en cours d’impression, chaque étape, avant et après chaque correction, représente un état.
- Une édition peut être diffusée en plusieurs fois, avec parfois des années de différence entre les deux périodes de diffusion.
- Une émission est une partie de l’édition faisant l’objet d’une diffusion séparée.
- Une émission peut être décelée grâce au relevé de signatures : on trouve deux signatures identiques malgré les dates d’édition différentes.
- On trouve des éditions dites Grand-papier, très recherchées des collectionneurs : il s’agit d’une édition composée dans un format mais imprimée dans le format supérieur.

 

  • L’illustration

On doit déterminer le type d’illustration utilisé.

Dans les premiers temps, on utilise une gravure sur bois de fil (planches coupées dans le sens des fibres de l’arbre). Cela donne des planches facile à travailler mais fragiles.

A partir du 19eme, on utilise des gravures sur bois de bout (coupe transversale de l’arbre), qui donne des planches plus difficiles à travailler, mais plus solides. Sur le bois, on crée une gravure en relief. Celle-ci a l’avantage de permettre la disposition de caractères typographiques autour du dessin, et donc une illustration dans le texte sans surcoût. On trouve rarement un support en métal pour une illustration dans le texte, car il faut passer deux fois les feuilles à l’impression, ce qui est une opération délicate, et coûte donc cher.

Sur les plaques de métal, on utilise des procédés de gravure en creux : les motifs sont sculptés dans une plaque de cuivre (ce qui n’est pas possible dans une plaque de bois). La plaque est ensuite encrée, puis pressée avec une presse appelée en taille-douce, différente de la presse typographique : dans une presse typographique, la pression est répartie sur l’ensemble de la feuille. Pour bien imprimer la finesse d’un dessin, la presse en taille-douce comprend deux rouleaux entre lesquels on glisse la plaque de cuivre et la feuille. La pression s’effectue donc uniquement sur un point très précis à la fois. La cuvette de cuivre laisse toujours une marque autour du dessin. Cette technique implique que les illustrations soient imprimées à part, puis incluses dans les cahiers.

La gravure à l’eau-forte : on recouvre la plaque d’un vernis, puis on sculpte, ce qui dénude les parties gravées. On applique ensuite un acide qui creuse la plaque. Il existe également d’autres techniques telles que l’aquateinte, etc).

Gravure à plat : il s’agit de lithographies, c’est l’ancêtre de l’off-set. On effectue un travail d’illustration sur la pierre, puis un travail sur la répulsion des substances aqueuses et grasses. Cette illustration est également forcément hors-texte.

Chacune de ces techniques doit être connue pour reconnaître dans le document la ou les techniques utilisées, et cataloguer en conséquence.

 

  • Les données d’exemplaires

Les variantes pendant une édition déterminent un état. Il est important de déterminer un état, lié au conditionnement et au statut de l’exemplaire.

Il est important de détecter les exemplaires « grand papier » (édition normale imprimée sur des papiers de format plus important), ou les exemplaires « de tête » (présents surtout dans le dernier tiers du XIXeme siècle : il s’agit d’exemplaires imprimés sur un papier spécial : japon, nacré, alpha, etc…), les exemplaires « de chapelle » (réservés pour l’auteur, l’éditeur et quelques privilégiés, mais hors commerce et portant les traces du travail) ou les exemplaires « de dédicace » (sur vélin, ou portant une reliure particulière, etc).

On doit aussi vérifier la complétude et les enrichissements (planches ajoutées, interfoliées – soit un ajout de feuilles pour notes de professionnels).

Les données les plus importantes sont les données de provenance et de reliure.

Pour la provenance, on peut repérer des signes d’usage (notes manuscrites de lecture), des signes de possessions anciens, qui sont à relever systématiquement. Si l’exemplaire présente une douzaine de cachets, signaler le plus ancien et celui correspondant à l’entrée dans l’établissement. Pour les ex-libris, soit on les identifie, soit on les transcrit. De même pour les ex-dono (exemplaires donnés par le bénéficiaire). Enfin, relever les provenances extérieures, telles les reliures aux armes.

En ce qui concerne la reliure, il n’est pas nécessaire de tout noter, il faut juste pouvoir reconnaître s’il s’agit d’une reliure standard ou d’une reliure remarquable. Il faut néanmoins identifier la matière :

- Parchemin (peau non tannée, juste raclée et nettoyée, qui peut être teintée, en général en vert). On parle de reliure à « l’hollandaise ». Elle n’est pas luxueuse, mais solide.
- Basane : il s’agit d’une peau de mouton tannée, souvent marbrée. On trouve du basane fauve (ou veau fauve). Le basane peluche un peu et ridule. Les pores sont visibles
- Maroquin : c’est de la chèvre, en général de couleur rouge
- Veau (autre que basane)
- Porc : il reste blanc, épais, et accueille facilement les décors estampés à froid

Il faut également reconnaître les décors à froids (plaques, roulettes et petits fers…).

En ce qui concerne les papiers collés aux reliures, il existe 5 familles :

- Peints
- A la colle (mélange de colle et de peinture)
- Dominotés (imprimés sur le même principe que les cartes à jouer)
- Marbrés ou peignés, ou cailloutés, tourniqués (dans un bain de peinture à la surface de l’eau)
- Gaufrés : sur papier de couleur, on applique une plaque de métal chauffé, on incruste la feuille d’or

Les gardes : en général, elles sont collées au XVIIe siècle, passantes au XVIIIeme.

Les traces de lacets donnent des renseignements sur les fermetures. Les pays du sud utilisent plutôt les lacets. Il existe plusieurs familles de fermoirs :

- Fermeture sur le plat supérieur (type germanique)
- Fermeture sur le plat inférieur (française)
- Fermoirs à tenons et mortaises : ils se ferment au milieu du plat. Ils laissent comme trace deux trous au milieu du plat.

Exemples de descriptions de reliures et de provenance
316 : Rel. Maroquin rouge roulette dorée sur coupe, dentelle intérieure, gardes papier marbré, tranches dorées (18e s. ?)
316 : Rel. Basane fauve marbrée, 18es.
317 : Cachet de la bibliothèque de la Chartreuse de Montrieux, dép. Drome, 18e s.
316 : Reliure souple parchemin vert (ou broché couvert de parchemin vert souple)
316 : Reliure veau brun, plaque ovale azurée au centre des plats, 16e s.
317 : Ex-libris manuscrit de Nicolas Coffeteau. Ex-libris manuscrit. Cachet et cote du couvent des jacobins de la rue Saint-Honoré (Paris)

Il peut être utile (et ce n’est pas très cher) d’acheter une lampe de Wood pour voir les ex-libris effacés sur le parchemin. On peut également solliciter le vétérinaire local (tous utilisent ces lampes).

Pour identifier les autorités possesseurs, voir « Gallia Christiana », qui recense la totalité des établissements, mais en latin, le GAMS pour les évèques, le Cotineau pour le répertoire des abbayes et prieurés.

Pour identifier les reliures, consulter « Esmerion : catalogue de la bibliothèque : typologie… » pour les reliures françaises du 16e au 18e siècle, ou bien des catalogues très spécialisés :

- France :
- Denise Gid, Marie-Pierre Laffitte. – Répertoire des plaques françaises de la Renaissance
- Inventaire des reliures estampées à froid de la bibliothèque Mazarine (avec index des frottis de reliures. Le même travail est en cours à la bibliothèque Sainte-Geneviève.
- Aire germanique : Hist-einband.de Les relieurs du XIXeme signent leur œuvre.

Pour les autres, il faut les retrouver d’après les fers, etc.

 

Les bibliographies spécialisées

 

Avant de cataloguer un livre ancien, il est parfois utile de vérifier s’il existe ailleurs, afin de s’apercevoir de sa rareté éventuelle (auquel cas le catalogage que l’on va effectuer est d’autant plus important).
On consulte donc les catalogues de bibliothèques et les bibliographies. Connaître la valeur d’un document sert à le gérer : où le ranger, dans quelles conditions le prêter, montant de l’assurance pour les expos, etc…

On peut dériver une notice si l’exemplaire existe ailleurs, mais il faut bien la compléter et la corriger : vérifier si l’exemplaire que l’on possède est un original ou une contre façon, compléter les éléments manquants dans la notice (les graveurs sont souvent omis), comparer les provenances, et déceler si l’intérêt patrimonial découle de la provenance, etc.
De plus, un ouvrage qui n’existe nulle part ailleurs peut intéresser les autres bibliothèques afin de déterminer leur propre politique d’acquisitions, voire de marchander le prix d’un autre exemplaire.

Enfin, on gagne beaucoup de temps de catalogage si l’on trouve une notice bien faite dans un ouvrage de référence ou dans un catalogue. Et il existe beaucoup de catalogues accessibles en ligne. Les notices sont souvent de qualité moyenne (rétro conversions pas encore corrigées), mais on peut avoir la chance de tomber sur une notice corrigée…
Mais cette recherche prend du temps. Il faut évaluer sa pertinence, juger si la recherche ajoutera de la valeur à la notice et économisera du temps de catalogage, ou bien si elle est moins nécessaire. Cela dépend des ouvrages que l’on a entre les mains.

Indiquer dans une note les bibliographies et répertoires que l’on a consultés.

 

Rétro conversions, conversion rétrospective et importations

 

On peut choisir entre plusieurs types de travail :

  • Intégration : la rétro conversion est faite sur la base d’un cahier des charges, on peut améliorer les notices pour les harmoniser avec les exigences actuelles, mais sans reprendre le travail livre en main. Il s’agit donc d’un simple toilettage. Une harmonisation totale est utopique, mais des éléments importants pour la recherche peuvent être toilettés (700-500-620$d).
  • Conversion rétrospective avec vérification lorsque le fichier de départ est douteux : on peut faire un toilettage ponctuel en fonction de l’intérêt des livres.
  • Conversion rétrospective faite localement : reprise complète livres en main

Si l’on effectue une rétro conversion sans avoir le livre en main, il faut absolument corriger les importations, changer les données fausses (par exemple une reliure aux armes de la Pompadour importée, alors que notre exemplaire est différent).

La Bibliothèque Nationale n’a pas forcément les notices les plus complètes. Des bibliothèques municipales peuvent posséder des notices plus intéressantes. Il vaut mieux effectuer la rétro conversion dans des catalogues ouverts qui présentent des ouvrages récemment catalogués livres en main.

Attention également aux contre-façons : une notice peut paraître équivalente à l’ouvrage que l’on a dans les mains, mais cet ouvrage peut être une contre-façon. En ce cas, on risque d’importer une notice ne correspondant en fait pas au livre que l’on veut cataloguer.

L’utilisation du 321 (ouvrage de référence) n’est pas utile pour les répertoires courants, on a intérêt à la réserver pour les répertoires dans lesquels on a trouvé une information indispensable ou révolutionnaire. En revanche cette référence est indispensable pour les incunables et quand la bibliographie a permis l’identification du livre.

 

 End FAQ