Ça commence comme un conte au sens propre...
Il était une fois, dans un grand bois, une pauvre bûcheronne et un pauvre bûcheron dans une forêt en hiver. Ils ont faim et froid. La femme découvre un bébé jeté d’un train de marchandise qui passe par leur parcelle et le cache au départ à son mari qui le découvrira rapidement. Pas de panique ce n’est pas un conte de Charles Perrault mais le dernier film de Michel Hazanavicius, La plus précieuse des marchandises, adaptation du conte éponyme écrit par Jean-Claude Grumberg, publié en 2019. Il traite de de la solution finale, des camps de concentration dont on commémore les 80 ans de leur libération cette année.
Ni méchante marâtre, ni sorcière ou ogre mais l’histoire est tragique. Les mots n’ont pas besoin d’être employés pour comprendre de quoi il s’agit.
La technique d’animation se prête pour adapter ce conte sur la shoah. Il y a un aspect intemporel et universel qui le rapproche d’autres drames contemporains. C’est aussi un film à personnages qui vont évoluer au cours de l’histoire. Le bucheron s’aperçoit malgré ses préjugés que les sans cœur ont un cœur, ce constat participera à sauver la vie de l’enfant et en fera un juste.
Michel Hazanavicius est l’auteur de nombreux films dont certains ont remporté un grand succès auprès du public comme OSS 117, The Artist. La plus précieuse des marchandises son premier film d’animation, également récompensé, a failli ne pas exister puisqu’il ne souhaitait pas explorer ce sujet pour le cinéma. Il en a réalisé les dessins préparatoires.
L’émotion est au rendez-vous avec cette histoire mais aussi en entendant la voix bouleversante de Jean-Louis Trintignant pour la dernière fois.
Le conte et le film sont disponibles à la MDJ. N'hésitez pas à les emprunter !