Andréï Roublev est peut-être le film le plus « grand public » d’Andréï Tarkovski...
Il ne dure que 2h55 minutes, en noir et blanc (mise à part la toute dernière partie, long plan sur les icônes peintes par Roublev), il traite principalement de l’essence de l’art et du sens de la foi... et pour citer le réalisateur :
« L'histoire de la vie de Roublev est l'histoire d'un concept enseigné et imposé, qui se brûle dans l'atmosphère de la réalité vivante, pour renaître de ses cendres comme une vérité nouvelle à peine découverte. »...
C’est c’la, oui...
Toujours pas envie de l’emprunter ?
Sérieusement, ce film est magique... C’est une vaste fresque de la Russie du 14ème siècle, au temps où paganisme et christianisme cohabitaient encore, plutôt douloureusement pour les païens, au temps où les tatars dévastaient les campagnes et les villes et massacraient le peuple, parfois à l’instigation de princes locaux réglant leurs petites querelles d’ego, et de toute cette violence et cette barbarie nait une œuvre d’une étrange et sublime douceur...
Soit on reste hermétique, soit on entre totalement dedans et c’est une expérience qui marque... Le plus du DVD par rapport aux VHS (pour ceux qui ont tenté l’expérience au siècle dernier) : des sous-titres en jaune, (et même une version française)... Parce que les sous-titres en blanc sur la neige, ça n’aidait pas beaucoup pour comprendre la discussion sur la foi entre Andréï Roublev et Théophrane le Grec...