En découvrant la propriété du comte de Grantham et ses habitants à la veille de la première guerre mondiale, on pénètre dans un univers fondé sur des règles qui semblent immuables, où il est impensable de passer outre les conventions sociales et les bonnes manières.
Le comte et sa femme passent le temps entre repas, chasses et changements de costumes trois ou quatre fois par jour, avec pour principale préoccupation la chasse aux maris pour leurs trois filles, tandis que les domestiques s'affairent du matin au soir pour qu'aucun grain de sable ne vienne enrayer le fonctionnement de cette belle organisation, et connaissent des luttes sans pitié pour la préséance et le pouvoir. Calme et volupté en haut, stress et effervescence constants dans les sous-sols et à la cuisine.
Mais déjà certains font des rêves qui ne correspondent pas à leur statut social, c’est l’époque où des femmes de tous milieux sociaux revendiquent le droit de travailler, les socialistes et les libéraux apportent de nouvelles visions de la société, et la guerre qui impose de nouveaux comportements va accélérer des évolutions auxquels tous vont bien devoir s’adapter. Seule la comtesse douairière résiste imperturbablement aux horreurs de la modernité. Les personnalités s’affirment et percent le vernis de la bienséance, l’ancien ordre ne va pas tarder à s’effriter.
Les décors sont somptueux, les intrigues passionnantes, et les acteurs excellents, avec mention spéciale à Maggie Smith (Minerva McGonagall dans Harry Potter) en vieille chouette insupportable, mais à tout prendre attachante… Un régal.