L’histoire (qui se passe en Alsace, et ce n’est pas anodin) commence dans une salle qui s’avère être le lieu d’un groupe de parole d’aidants naturels.
La famille Tannebaum tient Tannenland, parc sur le thème des êtres miniatures : chèvres, poneys, moutons, poules, lapins… et humains ! Depuis la mort de Volker, le grand-père et de Francis, l’oncle de Richard, la famille ne compte plus que des femmes, Bettina, la grand-mère, Fritzi, sa sœur, Zella et Katinka, les filles de Bettina, Leni, Ludovika et Herta, les filles de Katinka. Et Richard, le fils de Zella.
Dans cette famille que Bettina tient d’une main de fer, une nouvelle a fait l’effet d’une bombe : Ludovika a une maladie de cœur. A partir de là, la mécanique bien huilée du Tannenland va dérailler…
Dans cette histoire complètement foutraque et fichtrement jubilatoire, remplie de personnages plus barrés les uns que les autres, les cœurs ont un nom, tout le monde parle en même temps, sans filtre, des sujets les plus intimes voir embarrassants, on y croise pêle-mêle des bredele au cannabis, un clandestin syrien, un ado aux 24 piercings, une épilation totale, Hervé Vilard... Zella parle avec l’alsacienne peinte sur les assiettes, Ludovika avec son père décédé qui vit dans une boule à neige, Bettina avec sa fille Martha, qui n’a jamais vécu...
Le style est dense, un mélange d’argot, de métaphores savoureuses, de jurons alsaciens, de propos crus, un grand n’importe quoi dans lequel on s’amuse franchement, même si le drame et la tristesse s’invitent sans prévenir.
« Même lorsque le mensonge prend l’ascenseur et la vérité l’escalier, ils finissent tous deux par arriver au même étage. »
Falalalala / Emilie Chazerand.- Paris : Sarbacane, 2019