Compte-rendu de la formation ayant eu lieu à la MDJ les 3 et 4 octobre 2024.

Intervenant : Jean-Yves de Lépinay (Président de Images en bibliothèques)

 

Valoriser 

Pourquoi valoriser ?

Donner accès ne suffit pas et ne suffit plus. Aves les collections de VHS dans les années 80, il n’y a pas d’édition, ni de diffusion de fillms documentaires à la télévision. Donc pour les documentalistes, les bibliothèques sont les lieux où les films, et en particulier le documentaire, peuvent rester de manière durable.
Les bibliothèques ne sont désormais plus les uniques points d’accès aux films et séries, et ce qu’on peut trouver sur les réseaux avec les algorithmes n’est pas toujours pertinent, donc valoriser le cinéma en bibliothèque est désormais un vrai plus. Mais que valorise-t-on ?

Il est important de tenir compte du marché et de ce que le public veut, ce dont il a besoin, tout en proposant des œuvres moins soutenues par le marché, des choses moins connues, etc.
L’offre DVD est riche, stable (75 000 références DVD contre 10 000 références sur les plateformes). Actuellement les offres en ligne ont leurs limites donc ça reste important d’avoir encore une offre DVD en bibliothèque et de la valoriser.
De plus, l’offre DVD ne se « feuillette » pas contrairement à un livre que l’on peut feuilleter sur place. Il est donc important de faire des choses autres autour du support physique pour que les gens aient un aperçu de ce que contient le document.

L’audiovisuel est aussi un « flux », c’est-à-dire que c’est le conte, l’oralité comme la télévision et la radio ou encore le web (avec en plus un manque de contextualisation du moment). Mais ce flux se fixe avec le DVD (arrivée du magnétoscope et des VHS, puis du DVD, Blu-Ray) et quand on peut « fixer » quelque chose on peut le critiquer. Les bibliothèques sont le lieu du document, du contexte et de la fabrication du travail critique.

Dès son origine le cinéma a été une source d’analyse de l’histoire, de la société, de l’éducation, etc… et, donc du débat. D’ailleurs la lanterne magique a été beaucoup utilisée dans les écoles dès le début du XXe siècle avec des films éducatifs (Lanterne Bayard versus les productions de la Ligue de l’Enseignement avec ses plaques de verre).

Mais il ne faut surtout pas oublier que le cinéma reste un art et un loisir !

Que fait le numérique aux images ?

Il leur permet de circuler plus facilement sans l’intervention des bibliothécaires. Mais il faut garder en tête que le numérique a un impact désastreux pour la conservation (on transcrit même du numérique sur du support physique pour le conserver.
En parallèle, le numérique c’est un signal en fragmentation : permet de découper des fragments de films sans perte d’images contrairement au support physique où on perd de l’image en coupant la bande… N’oublions pas cependant que si le numérique permet de découper plus facilement un film, il le rend aussi plus « manipulable ».

De plus, avec le numérique a émergé une « crise de l’attention » alors qu’avec les bibliothèques on peut être dans des lieux où on peut prendre son temps.

Les bibliothèques contribuent aussi à l’éducation aux images et aux médias : enjeu citoyen !

Valoriser c'est prêter attention

  • Aux œuvres en les connaissant
  • Aux collections dans un ensemble raisonné : comment ça se passe si on passe sur de tout virtuel ? Peut-on réussir à le faire au format numérique ? quel parcours proposerait-on au sein des offres en tenant compte des relation transmédias ?
  • Aux publics (territoire desservi, paysage local, partenaires locaux, etc.)
  • Aux évolutions des pratiques culturelles des publics desservis
  • Au monde !

Quand on valorise, il faut toujours se poser la question du ou des publics qu’on vise et dans quels contextes (enfants et jeunes dans le temps scolaire ou hors temps scolaire, adultes en formation, loisirs, chercheurs, etc.)
Quand on parle de droits culturels, on parle de personnes, d’humains. Ces droits ne peuvent aller à l’encontre des Droits de l’Homme.
En France, les droits humains sont intégrés dans différents droits et lois. C’est le droit pour chacun de pratiquer s’il le souhaite sa propre culture. Ces droits ont été créés en 1948 avec la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme qui ajoute la notion de dignité à celle de droit. C’est permettre aux cultures de dialoguer et de s’enrichir mais toujours avec la notion de « personne » au centre. Les bibliothèques pratiquent le droit culturel depuis toujours. Ceci a été renforcé avec la loi Robert, il est à noter que c’est de plus en plus intégré dans le droit européen.

Le cadre juridique

Il y a plusieurs sources de droit :

  • La loi
  • Le décret
  • La jurisprudence
  • Les contrats
  • L’usage

Auquel s’ajoute : le droit à l’image, la propriété intellectuelle, la régulation du secteur.

Le premier cadre : la propriété intellectuelle (droits d’auteur et droits voisins)

Lien de référence : Code de la propriété intellectuelle sur le site Légifrance

Concerne l’acquisition de droits auprès du producteur (et pas du réalisateur) ou de son représentant (distributeur, éditeur, fournisseur …). Il date de 1985.
Quels droits ? droits de consultation sur place, de prêt, de projection … + SACEM


La propriété intellectuelle, c’est :

  • Droit moral
  • Droits patrimoniaux
  • Droits voisins
  • Œuvres de collaboration
  • Œuvres composites
  • Œuvres collectives
  • Le contrat de production audiovisuelle
  • La gestion collective
  • Les licences légales
  • Les licences libres, Creative Commons, etc
  • Les œuvres orphelines
  • Ce qui est tombé dans le « domaine public »

Le deuxième cadre : le cadre juridique

Il comprend :

  • Le droit à l’image : correspond à la protection de la vie privée. Il est par exemple interdit de diffuser des images captées dans un cadre privé, mais si c’est dans un cadre public c’est bon sauf si ça porte préjudice
  • Le droit à la création, à la liberté d’expression
  • Le droit à l'information

Le cadre juridique est aussi un environnement juridique lié à une organisation particulière du secteur. Ici le Code du Cinéma et de l’Image (consulter le Code sur le site Légifrance) et le Centre National du Cinéma (consulter le site du CNC).

Le CNC permet :

  • La réglementation du cinéma
  • Le soutien à l’économie du cinéma, de l’audiovisuel et du multimédia
  • La promotion du cinéma et de l’audiovisuel auprès de tous les publics
  • La protection et la diffusion du patrimoine cinématographique
  • Les actions européennes et internationales
  • La commission de classification (pour protéger la jeunesse avec des avertissements ou interdictions d’âge, l’évocation de scènes pouvant choquer avant la diffusion d’un film).

Pour cette raison, s’il est écrit sur un film « interdit aux moins de 18 ans », le bibliothécaire ne doit pas prêter le DVD à un mineur.

À noter : dans le cadre juridique français on distingue l’œuvre cinématographique de l’œuvre audiovisuelle, de même en ce qui concerne le secteur commercial et le secteur non-commercial (la notion de concurrence est très importante).

Ceci a un impact sur la temporalité des films : projection, diffusion télé, VOD, sorties DVD… les dates varient selon une chronologie précise (consulter l’article du site MC2i : Nouvelle chronologie des médias : des changements mais pas de bouleversements).

Une médiathèque n’a pas le droit de projeter et diffuser un film moins d’un an après la première exploitation. Et seul un producteur peut faire un don à une bibliothèque mais dans ce cas il faut faire une convention de dépôt. C’est le producteur qui a les droits, pas le réalisateur.

Les trois principaux fournisseurs de films avec droits de projection sont : Swank Films, ADAV et CVS.
Les droits de projection pour un film en passant par ces fournisseurs coûtent entre 150 et 300€.

Bon à savoir : il est aussi possible d’organiser une projection d’un film tombé dans le domaine public à condition de ne pas porter atteinte à l’œuvre.

Parler d'un film, écrire sur un film

Il est possible de dépasser la crainte de l’écriture en énonçant oralement ce qu’on a à dire avant de l’écrire. Il n’y a pas de grande différence entre écrire et dire ce qu’on a dans la tête.
Le bibliothécaire est un médiateur, pas un historien en littérature ou un critique cinéma.
On peut se poser les questions suivantes :

  • Quel est le point de vue ? Qui s’exprime ? De quelle place ? À qui ? Pour quel public ?
  • Qu’est-ce qu’on voit ?
  • Qu’est-ce qu’on entend ?
  • Quelles idées ? Quelles thématiques ?
  • Quels moyens audiovisuels ? (type de plans par exemple)
  • Comment ça commence ?
  • Comment ça finit ?
  • Qu’est-ce qui me touche ?

Le début d’un film est toujours une sorte de contrat avec le spectateur pour le préparer à ce qu’il va voir. On n’a pas besoin d’avoir un langage spécialisé pour parler d’un film, il faut surtout se concentrer sur ce qui nous touche.
On recommande de visionner le film une première fois pour la découverte et le ressenti, puis faire un deuxième visionnage en prenant des notes pour préparer une projection ou écrire un texte.
Se concentrer sur ce qui nous touche permet de faire un écrit moins plat et plus personnel tout en se posant la question de ce qui touchera les usagers. Ne jamais oublier que tout ceci est destiné à un public et que nous sommes médiateurs.
Il est important de bien accueillir les gens et de toujours présenter un film avant de le montrer en bibliothèque. Si on a un invité, lui laisser la parole en faisant attention que le public ne se sente pas exclu de l’échange (surtout si on a eu un temps d’échange en tête à tête avec l’invité juste avant l’animation).
Bien penser à prendre contact avec l’intervenant au moins une semaine avant l’animation pour préparer l’échange et l’introduction de la séance.
Il faut présenter le film en 2-3 mots avant la projection : le réalisateur, sa filmographie, la thématique, un procédé audiovisuel, éventuellement un mot sur la musique.
Et surtout, on reste du début à la fin de la projection !

Organiser une animation 

Savoir organiser une animation

Les différentes étapes sont les suivantes :

  • Bien définir ses objectifs et savoir à quel(s) public(s) on s’adresse
  • Définir des formes : simple projection de film ? Associer à une exposition ? Organiser un débat ? Un quiz ? Une conférence sans projection mais en diffusant des extraits ? Ou autre chose… Quoiqu’il en soit, il faudra s’y tenir !
  • Penser à la communication, à comment on accueille les gens (penser « l’expérience utilisateur »)
  • Réunir les conditions techniques
  • Choisir un film ou un sujet et aller explorer des sites de références, travailler dessus en amont
  • Si projection, obtenir les droit / obtenir une copie
  • Préparer
  • Inviter
  • Accueillir
  • Évaluer (ne surtout pas zapper cette étape)

Attention : programmer ce n’est pas seulement choisir un film, c’est définir ce que la séance va contenir. On doit porter une attention aux œuvres et au sens de celle-ci : le contexte, en direction d’un ou de plusieurs publics. Ne pas oublier qu’on ne programme pas pour soi mais pour les spectateurs.
Il faut aussi porter une attention au paysage local : y a-t-il des salles de cinéma sur le territoire ? des structures culturelles ? des structures du champ social ? Qu’est-ce qu’il s’y passe ? Ne jamais oublier que programmer une séance ou une animation c’est un échange, un dialogue, une conversation.

Quelques objectifs de programmation

  • Pour faire découvrir un courant de l’histoire du cinéma, un ou une cinéaste
  • Pour mettre en valeur un genre, un métier
  • Pour informer
  • Pour favoriser un débat public
  • Pour accompagner un parcours éducatif
  • Et bien d’autres…

Les partenaires

On a tout intérêt à travailler avec les autres !

  • Les institutions culturelles
  • Les événements, festivals (Fête du Cinéma d’animation, Fête du court-métrage, Mois du film documentaire)
  • Les structures sociales (EHPAD, prisons, hôpitaux, etc.)
  • Les collectivités territoriales
  • Les écoles, collèges, lycées, universités
  • Les associations
  • Les autres médiathèques, les collègues
  • Le public lui-même (par exemple un club de spectateurs qui parlent d’un film qu’ils ont vu le mois précédent en fonction d’une thématique)
  • Les Pôles Régionaux d’Éducation à l’image (consulter le site : Pôle régional Bourgogne Franche-Comté et consulter le site du CNC pour en savoir plus sur ces Pôles : article Les Pôles Régionaux d’Éducation à l’image)

Rechercher les droits et les copies

  • Grâce aux catalogues publics : Les yeux docs (site destiné aux bibliothécaires, compter environ 15€ pour acquérir la copie d’un film et les droits de projection), Film-documentaire.fr (plateforme consacrée au référencement de la création documentaire francophone international et sur laquelle on peut trouver qui sont les ayants droit et leur coordonnées sur les fiches des films), Images de la culture (catalogue de films sur le thème de la culture géré par le CNC permettant l’achat de films et les droits de diffusion à des tarifs avantageux : 15€ pour les DVD et Blu-Ray, 5€ pour les fichiers mp4 dématérialisés).
  • Par l’intermédiaire des fournisseurs
  • En consultant les bases de données
  • En négociant directement avec les producteurs
  • Par contact avec le réalisateur qui peut nous mettre en relation avec le producteur (rappel : le réalisateur ne détient pas les droits)
  • Pour les projections avec droits : ADAV Projections et Swank films
  • Enfin, si on a du mal à trouver ou à avoir les droits pour projeter un film, il y a une source de référence : les Registres publics du cinéma et de l’audiovisuel

Rémunérer les cinéastes et intervenants

Il y a quatre façons légales de payer un intervenant :

  • En droits d’auteur mais seulement si la personne a produit quelque chose
  • En salaire
  • Par note d’honoraires mais seulement pour ceux qui sont indépendants
  • Par facturation si statut d’auto-entrepreneur par exemple, ou artistes montés en association, etc.
  • Pour des informations détaillées ; consulter le site de L’Association des Cinéastes Documentaristes

Réunir de bonnes conditions techniques 

Pour que l’expérience se fasse dans les meilleures conditions pour les usagers/spectateurs, il faut réunir les meilleures conditions (y compris matérielles).

  • L’obscurité, même si c’est difficile de faire le noir complet. Cela permet au public de voir le film dans de bonnes conditions tout en créant une ambiance spécifique à ce temps d’animation.
  • Le volume et la qualité sonore. Le son doit être « enveloppant ».
  • Le réglage du vidéoprojecteur et de l’écran : l’écran doit être suffisamment grand, le vidéoprojecteur doit être bien placé et bien réglé, l’image doit être bien rectangulaire, et porter une attention à la colorimétrie.
  • Faire attention aux proportions de l’image (s’assurer qu’on projette une image au bon ratio pour que l’image ne soit pas déformée).
  • La position du spectateur. Penser à positionner les chaises en quinconce, veiller à ce que les sous-titres soient assez haut et lisibles. Ne pas oublier non plus de faire « disparaître » les barres d’outils, désactiver les mises en veille, les notifications de boîte mails, etc.
  • Vérifier le paramétrage du lecteur.
  • Tester en amont !

Communiquer 

Il y a les moyens utilisés habituellement pour toutes types d’animations et d’autres choses qui sont plus spécifiques : affichage (nouveautés, séances, etc.), les publications sur les réseaux sociaux, la rédaction de critiques, les filmographies, l’éditorialisation, la lettre d’info, le parcours thématique, les projets participatifs, etc.

Les trois régimes de l'attention

  • L’alerte : c’est le principe des notifications sur téléphone par exemple. On est toujours sollicité(e)s, on veut toujours capter notre attention. Le régime de l’alerte est dispendieux et chronophage.
  • L’immersion : c’est être pris dans un système et avoir du mal à en sortir, sorte de bulle dans laquelle on reste (comme dans un jeu vidéo par exemple). On nous « coince ».
  • La fidélisation : c’est le régime de la continuité et c’est justement ce qu’on veut en bibliothèque.

La modification du rapport à l'espace

C’est une notion étroitement liée au numérique aujourd’hui.

  • La localisation : la bibliothèque s’inscrit dans un lieu
  • La mobilité
  • Le transmédia : tout passe par les mêmes circuits (téléphones, ordinateurs, tablettes…)
  • Il faut désormais penser le web comme un territoire à part entière

La modification du rapport au temps

  • La préparation : comment va-t-on communiquer ? Combien de temps avant faut-il communiquer ? Comment faire le « buzz » ?
  • Les traces : Quelles traces de l’événement garde-t-on sur le web ? Fait-on un enregistrement, un compte-rendu, etc ?

Désintermédiation, individualisation et besoin collectif

Désintermédiation = les gens se passent des bibliothécaires car ils ont « tout » sur le web.

Individualisation = chacun est dans sa bulle.

Il est donc important de se poser les questions suivantes :

  • Comment faire le lien entre le local et le distant ? Faire le lien entre l’action culturelle et le numérique par exemple.
  • Penser à la VOD
  • Insister sur la contribution : comment l’usager contribue à la vie de la bibliothèque ? Autre qu’en likant les postes Facebook de la structure par exemple.
  • Se poser la question : est-ce qu’on arrive à la fin du concept de collections ? Qu’est-ce qu’il se passera le jour où on n’aura plus de DVD en bibliothèque ?

En conclusion, communiquer c’est :

  • Maîtriser le calendrier
  • Élaborer des supports lisibles et bien présentés
  • Multiplier les canaux de communication
  • Valoriser les partenariats

Animer une rencontre, mener un débat

Il est primordial de savoir de quoi on parle pour faire une médiation adaptée et qui donnera envie aux gens de revenir mais aussi d’aller au-delà de l’animation.

Pour mener un début ou animer une rencontre, il faut :

  • Voir le film
  • Noter les séquences remarquables
  • Se documenter sur le film, le réalisateur, etc.
  • Lister les problématiques, les différentes problématiques qui peuvent se poser pendant le débat
  • Préparer des questions et tester le questionnaire en amont
  • Parler avec le réalisateur en amont
  • Le maître-mot c’est : anticipation !

Avant la séance

  • Accueillir les personnes qui viennent assister à l’animation
  • Remercier l’invité, les gens de s’être déplacés, les partenaires, etc…
  • Rappeler du déroulement de l’animation (visionnage du film puis débat de X minutes, etc. : le spectateur doit savoir ce qui l’attend)
  • Présenter du réalisateur et du film (attention, il est important de ne pas résumer le film)
  • Présenter le film
  • Présenter l’invité
  • Rappeler les règles : éteindre le téléphone, sortir discrètement de la salle si quelqu’un part pendant la séance, etc.)

Pendant la séance

C’est mieux de rester dans la salle et de revoir le film, sauf si le réalisateur ne souhaite pas être présent pendant la projection. Dans ce cas, on reste avec lui.

Pour le débat

  • Bien se placer dans la lumière pour s’adresser au public si la salle reste dans une ambiance tamisée
  • La voix : être vigilant(e) d’est suffisamment audible, prévoir si possible un micro
  • Faire preuve d’exemplarité : être courtois, posé, être attentif à notre façon de nous exprimer. Impulser une bonne dynamique
  • Rester dans son rôle : les gens ne viennent pas pour nous voir. On est modérateur : on ne donne donc pas d’opinion
  • Impliquer le public. Peut se poser la question de comment enclencher la discussion ? C’est très important de préparer ce dont on va parler, de savoir si le public prendra la parole ou pas
  • On revient sur le sujet/la forme. On doit parler du sujet à travers le film d’où l’importance d’être attentif(ive) à la forme du film
  • Parler de la genèse du film, les années de préparation, le tournage, le montage, etc.
  • S’interroger sur le temps du spectateur : quelle place le réalisateur laisse-t-il au public dans son film ? Où a-t-on voulu emmener le spectateur
  • Quelle est la relation de ce film avec les films antérieurs ou postérieurs

Bien penser à donner les consignes avant de commencer le débat :

  • Rappeler les consignes
  • Recueillir les premières émotions
  • Partir de ces émotions pour lancer le débat
  • S’aider des différents types de questions pour dynamiser le débat : questions ouvertes, fermées, d’approfondissement. Éviter les questions inductives.
  • La reformulation est une bonne façon de rebondir et de clore une séquence.
  • Attention : ne pas être dans la question suivante quand la personne répond. Toujours rester à l’écoute.

Déroulement du débat :

  • Faire attention au temps !
  • Être attentif aux spectateurs qui demandent la parole
  • Recadrer le débat si besoin
  • Mettre en valeur la pluralité des points de vue
  • Favoriser l’échange dans la salle
  • Synthétiser (si on est synthétique, les autres le seront aussi)
  • Improviser !

Et enfin, conclure :

  • Quelle durée ?
  • Annoncer la fin
  • Remercier
  • Annoncer la suite ! Toujours parler des prochaines animations de la bibliothèque même si ça n’a pas de lien avec l’animation qui vient d’avoir lieu.

Les éventuels problèmes :

  • L’incident technique. Quand ça arrive, il faut en informer le public.
  • L’individu qui monopolise la parole… Dans ces cas-là ne pas hésiter à dire « désolé(e) Madame/Monsieur, je vais donner la parole à Monsieur qui a demandé la parole avant vous » en restant toujours poli. S’il s’agit d’une personne qui ne lâche pas l’affaire, lui proposer d’en reparler après la séance.
  • Le silence du public. Le silence est toujours gênant quand on organise une animation. Mais dans ce cas, rebondir grâce aux questions préparées en amont et conclure l’animation.
  • Le spectateur qui dérape : lui dire délicatement que ce n’est pas le lieu par exemple
  • L’invité qui dérape

Évaluer

Une fois l’animation passée, il est temps de passer au « débriefing ». Il est à faire dans les jours qui suivent. Différents points sont à aborder :

  • Notre expérience, notre ressenti
  • Quel public a-t-on touché ? Est-ce qu’on a répondu à ses besoins ? A-t-il été conquis ? Est-ce qu’il y a eu des échanges ?
  • Le déroulement du débat ?
  • Les retours des collègues, du public, des intervenants, etc. ?
  • L’organisation : y avait-il assez de chaises ? a-t-on rencontré des problèmes techniques ? etc.
  • La communication a-t-elle été assez efficace ?
  • Remercier les personnes concernées. Envoyer un mail à l’intervenant quelques jours après pour le remercier de sa venue
  • Et surtout : DÉCULPABILISER !

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