Il n’y en a pas que pour mai 68 en ce printemps de commémoration du demi-siècle des évènements de mai, deux autres sujets historiques sont au premier plan des nouvelles parutions.

 

La Révolution tout d’abord, avec trois titres nouveaux écrits par des universitaires spécialistes de la période :

 

« Camille et Lucile Desmoulins » publié chez Fayard par Hervé Leuwers, qui retrace le destin tragique (puisqu’il s’achèvera sur l’échafaud) de ce jeune couple profondément engagé dès l’origine dans le cours des évènements révolutionnaires, dans le camp jacobin, celui de Robespierre, qui était un ami de jeunesse de Camille, et de Danton, jusqu’à la rupture de l’hiver 1793-1794 ; ce moment de basculement politique est aussi le sujet du film d’Andrzej Wajda « Danton » (1983), qui immerge le spectateur dans les passions de l’époque et des principaux protagonistes ;

 

 


« L’anatomie de la Terreur » de Timothy Tackett, spécialiste américain de l’évènement, qui remonte aux origines du processus révolutionnaire pour mieux analyser l’origine de la violence politique, en amont même du point de bascule évènementiel qu’il avait précédemment identifié dans  « Le roi s’enfuit : Varennes et l’origine de la Terreur » publié en France en 2004 ;

 

 

 

La « Nouvelle histoire de la Révolution » d’Annie Jourdan chez Flammarion élargit considérablement la focale, puisque l’auteur replace l’évènement révolutionnaire français dans le contexte plus large en amont des révolutions politiques de la fin du 18ème siècle (Guerre d’indépendance américaine notamment) et en aval des suites européennes de l’évènement français.

 

 

 

Les Gaulois sont l’autre sujet qui suscite des publications importantes :

 

 

Un nouveau « Vercingétorix », publié chez Gallimard par Jean-Louis Brunaux, qui, dépassant le portrait esquissé par César de son principal adversaire militaire dans la phase ultime de la conquête de la Gaule, replace le chef arverne et son épopée dans leur contexte et rend au personnage toute son épaisseur historique, au-delà des légendes historiographiques qui se sont accumulées au fil des siècles ;

 

 

« Le pays des Celtes. Mémoires de la Gaule » de Laurent Olivier (publié au Seuil, dans la collection « L’Univers historique ») offre un nouvel éclairage sur la civilisation celtique en Gaule, que les découvertes archéologiques ont permis progressivement de mieux appréhender dans toute sa richesse et sa diversité, au-delà des querelles historiographiques et idéologiques sur le sens à donner à la conquête romaine ; il montre aussi l’évolution de la société celtique au fil des siècles et du fait notamment du développement des échanges avec les Grecs puis les Romains ;

 

Couverture du livre "La vie politique des Gaulois" d'Emmanuel Arbabe

 

Enfin, « La politique des Gaulois. Vie politique et institutions en gaule chevelue » publié par Emmanuel Arbabe aux Éditions de la Sorbonne approfondit, sur une période plus courte, l’étude des structures politiques de la Gaule d’avant et après la conquête romaine, là encore en s’appuyant sur les données archéologiques.

 

 
 

On peut signaler au passage la disparition récente de Christian Goudineau (1939-2018), archéologue spécialiste de la Gaule et ancien professeur au collège de France, auteur notamment d’un « César et la Gaule » en Points Seuil (2000) et du « Dossier Vercingétorix » publié chez Actes Sud en 2001.