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 BEIGBEDER, Frédéric. – Un roman français – Un barrage contre l’atlantique

Bernard Grasset. – 20 €

Je commencerais par évoquer Un Roman français puis Un Barrage contre l’Atlantique distants tous les deux de 12 ans. Mais ils se lisent dans l’ordre présenté.

1-Je ne ferais pas de distinction entre présentation succincte et appréciation personnelle, parce que je pense que l’un et l’autre sont trop imbriquées. En fait le prétexte est quand même l’arrestation (pris en flagrant délit de sniffer de la cocaïne sur un capot de voiture) et la garde à vue qui font remonter tous ses souvenirs d’enfance, d’adolescence et de jeune adulte. C’est donc une autobiographie où il dit ne se souvenir de rien. Mais il se souvient beaucoup !

Mais quelle prétention dans cette vie de grande bourgeoisie, que de snobisme, que de vantardise ! Finalement je dirais que c’est un roman « barbe à papa ». Il se lit facilement. Beigbeder a du talent mais il ne reste rien, que du vent…

Un roman français a eu le prix Renaudot en 2009

À découvrir- Niveau de lecture 2.

2- Pourquoi un Barrage contre l’Atlantique ? Eh bien il s’agit d’un voisin de Beigbeder qui fait déverser des tonnes de rochers dans le sable et dans la mer pour éviter que la dune du Cap Ferret ne disparaisse. Et puis ce titre énigmatique qui fait écho à Marguerite Duras : Un barrage contre le Pacifique. Mais heureusement, il la cite.

Cet ouvrage est construit sous forme de fragments et cela m’a fait penser à « Je me souviens » de Georges Perec mais pour le coup c’est plutôt du sous-Perec. C’est bien la suite d’un Roman français donc autobiographique, mais là aussi comme dans un Roman français il y a beaucoup d’esbroufe, de frime. Et cette suite n’arrive qu’au chapitre 4, les 3 chapitres précédents ne sont que la répétition du Roman français. Donc c’est de nouveau de la « barbe à papa ». Beigbeder a vieilli mais il est toujours aussi insupportable, futile, et ce ne sont que des souvenirs snobinards. Même si c’est très intelligent.

À découvrir- Niveau de lecture 2.

Elisabeth

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BERGER, Sioux – Les Pentes

Ed. de Borée. – 18 €

Cette fiction se passe en 2050, le papier est devenu introuvable, mais Sofia arrive quand même à écrire, depuis Paris, à Suzanne sa grand-mère qui vit dans un petit village malgré les énormes quantités de déchets toxiques qui ont envahi toutes les campagnes et où les éoliennes ont remplacé les arbres. Dans son village, ils vivent encore « à l’ancienne », où les rapports humains sont bienveillants et authentiques, où les plantes poussent normalement. Ayant repéré l’échange de lettres, un employé du gouvernement va enquêter et découvrir un secret d’une importance capitale.

Sous forme de roman épistolaire, ce premier roman de Sioux Berger nous conte une fiction sombre et poétique qui reste quand même remplie d’espoir et de bon sens.  Ce roman m’a fait rêver, j’ai beaucoup apprécié sa lecture qui, malgré la noirceur de ce qu’elle dénonce, veut rester optimiste.

À découvrir.

Joëlle
 

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♥ BOURDEAUT, Olivier. – Florida

Finitude. – 19 €
Coup de cœur

Ce roman est en fait le journal intime d’« Elisabeth Vernn » de Miami. Elle gagne à 7 ans un concours de beauté et le piège se referme. Sa mère va faire un transfert sur elle et tous les week-end sont consacrés aux compétitions. À douze ans elle se rebelle, craque sur le podium et se retrouve dans un internat à Jacksonville.

À la fois belle et intelligente, les drames qu’elle va subir vont la conduire vers l’autodestruction. Elle décide de se transformer physiquement en remodelant son corps qu’elle déteste par le bodybuilding. Elle dénonce le monde absurde et l’importance de l’image du corps dans la société.

J’ai ressenti beaucoup d’empathie pour l’héroïne de cet ouvrage. Bravo à Olivier Bourdeaut pour cet excellent livre.

Niveau de lecture 1.

Chantal Gui

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♥ CLOAREC, Françoise. – Dans l’ombre de sa sœur

Phébus – 21 €
Coup de cœur

Pour sortir de l'oubli Juliette, la demi-sœur de Colette et son aînée de treize ans, il a fallu à l'auteure enquêter sur toute la famille de Sido, orpheline sans dot est mariée avec le riche Jules Robineau-Duclos, perdu dans l'alcool. Juliette, née de ce premier mariage calamiteux est sa compagne de malheur jusqu'à la mort de son père ; elle contraste avec la fratrie qui suivra, Achille, Léo et Gabrielle, enfants de l'amour avec le capitaine Colette. Disgracieuse, effacée, elle vit à travers ses lectures jusqu'à son mariage avec un homme violent et tyrannique, intéressé à arracher l'héritage de Juliette à sa belle-famille. Nous la découvrons à travers quelques rares photographies, des fragments de correspondance avec Sido, et bien sûr les écrits de sa sœur Gabrielle (Colette), belle, solaire, émancipée, toute à son opposé.

Bien que psychanalyste, l'auteure ne nous abreuve pas de théorie. Son approche est minutieuse, sensible, attachante. Elle nous intéresse autant par les portraits de Sido et toute la famille, ce qui enrichit d'autant la relecture que nous ferons de Colette.

Niveau de lecture 1.

Hélène

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♥ COOK, Robin. – Origines / traduit de l’américain par Pierre Reignier

Albin Michel. – 21,90 €
Coup de cœur

Policier mettant en jeu la généalogie génétique.

Suite au décès de Kera assistante sociale en pédiatrie, l’autopsie pratiquée par Laurie, responsable de l’IML de NY et Aria jeune interne, des doutes sont émis sur la mort diagnostiquée : suite d’overdose de Fentanyl. L’autopsie révèle aussi que Kera était enceinte de 10 semaines. Madison amie et collègue de Kera contredit le diagnostic d’overdose et affirme n’avoir pas connaissance pour Kera d’une nouvelle liaison. Aria va convaincre Laurie de la laisser mener une enquête pour trouver le géniteur du bébé. Dans le métro, Madison est victime d’un accident provoqué par un tiers qui a fui. Elle est hospitalisée mais décèdera de façon douteuse. Aria qui parvient à avancer dans ses recherches du père du bébé par généalogie génétique, est victime à son tour d’une injection de Fentanyl et décède par overdose. Son autopsie pratiquée par l’époux de Laurie amène au même constat que pour Kera avec les mêmes doutes.

La suite nous tient en haleine jusqu’à la dernière page. Cependant, nous nous interrogeons sur la protection des données personnelles et les règles d’éthique en matière de généalogie génétique.

Martine

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DESPENTES, Virginie. – Cher connard

Grasset. – 22 €
À découvrir ou pas

Rebecca actrice sur le déclin et Oscar petit écrivain à succès échangent sous forme de messages électroniques. Il est accusé de harcèlement par son attachée de presse Zoé Katana. Les deux personnages ont un point commun Corinne la sœur d’Oscar, amie d’enfance de Rebecca.

Beaucoup de thèmes sont abordés : drogue, féminisme, masculinité, Covid…dans ce roman épistolaire. La similitude des propos ténus par les deux protagonistes provoque une certaine gêne à la lecture. Étant une inconditionnelle de Virginie Despentes, je ne doute pas que son prochain livre nous fera oublier ce petit moment d’égarement !!

Niveau de lecture 1.

Chantal Gui

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EUGENIDES, Jeffrey. – Le roman du mariage / traduit de l’anglais par Olivier Deparis  

Ed. de l'Olivier. – 24 €

Malgré quelques longueurs, notamment sur le syndrome maniaco-dépressif ou la thérapie, obsessions typiquement américaines, ce roman est intéressant.

Encensée par beaucoup, cette histoire douce-amère sur le mariage raconte une intrigue conjugale avec triangle amoureux.

Bien qu’il n’y ait pas de réelles tensions dramatiques, de nombreuses scènes ne manquent ni de drôlerie, ni de piquant… un peu long.

Niveau de lecture 1 : facile à lire sur la plage.

Chantal Gal

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FIESCHI, Jacques. – Souvenirs de ma vie d’hôtel

Fayard – 16 €
À découvrir

Trois étudiants vendent des abonnements au début des années 70. En réalité, il s’agit d’une arnaque montée par un petit escroc sans scrupules. Pendant plusieurs mois, ils vont sillonner la France se retrouvant chaque soir dans une « chambre d’hôtel ». Jean-Michel et René se retrouvent cinquante ans après aux funérailles de Catherine.

Nous sommes en immersion dans les années 70, cabines téléphoniques à pièces, lettres manuscrites…l’auteur décrit très bien la solitude du personnage principal de l’ouvrage. Le thème de l’homosexualité est abordé avec beaucoup de pudeur.

Ce roman est élégant et bien écrit.

Niveau de lecture 1.

Chantal Gui

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♥ FRAISSINET, Nicolas. – Des étoiles dans les yeux

Belfond. – 25 €
Coup de cœur

Elliott, rêveur et sensible, a 25 ans et va devenir aveugles dans 15 jours. Après trois jours de claustration, il décide de collecter les regards les plus émouvants pour faire sa réserve d’amour quand la nuit sera venue. En parallèle du récit, un rêve revient chaque jour ponctué d’un piano et d’un chanteur qui change de scène et d’ambiance au rythme des jours qui passent.

Voilà une expérience littéraire intéressante en trois parties. Les deux dernières ont des épigraphes à chaque chapitre, des textes en braille, des indications chiffrées et QR codes qui renvoient à des musiques en liens avec les chapitres. Les personnages sont attachants, empreints d’émotion et d’une délicatesse touchante. La plume est très fluide et d’une réelle finesse, la narration est superbement bien menée. Auteur, compositeur, pianiste et interprète franco-suisse, l’auteur nous offre un premier roman d’une grande richesse, peuplé de papillons bleus.

Joëlle

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♥ GRANDCOING Philippe. – Tuer est un art

De Borée. – 19,90 €
Coup de cœur

Écrit par un historien qui se distrait en écrivant des romans policiers.

Les faits sont bien documentés, les descriptions précises. Nous retrouvons comme personnage principal et récurrent des romans de Philippe Grandcoing : Hippolyte Salvignac, un antiquaire parisien qui devient détective. Un cadavre vient d’être découvert à Giverny, à deux pas de la maison du peintre Claude Monet. Avec son inséparable complice, l’inspecteur Lerouet, le voilà plongé au cœur d’une intrigue où l’on ne compte plus les crimes extraordinaires : assassinat du peintre Steinheil, époux de l’ancienne maîtresse du président de la République, meurtre du beau-frère de Claude Monet dans son hôtel particulier... Aidé par Maurice Leblanc, le créateur d’Arsène Lupin, Hippolyte tente de démêler l’écheveau de ces sombres intrigues.

Une enquête captivante, où une nouvelle fois s’entremêlent les mondes de l’art, de la politique et du crime. Tuer est un art fourmille d'anecdotes et de détails sur la vie mondaine, culturelle et politique de l'époque. Un polar historique de grande classe, passionnant. Roman plaisant, au rythme lent. La documentation précise enrichit la lecture.

Niveau de lecture 1 : ici tout est assez lent, ne pas s’impatienter !

Chantal Gal

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JUHEL, Fabienne – La Mâle-mort entre les dents

Éditions Bruno Doucey. – 19,50 €
À découvrir

En 1870, un appel à la mobilisation est lancé pour combattre les Prussiens. Vingt mille Bretons y répondent, mais on les laisse croupir dans un camp, sans armes, et bientôt sans nourriture. Pourquoi cet abandon de l'"armée de Bretagne" ? Le gouvernement de la toute nouvelle IIIe République les aurait soupçonnés d'être royalistes... Cet épisode tragique et peu connu inspira au poète Tristan Corbière "La pastorale de Conlie", texte qui inspira à son tour une gravure au Résistant Jean Moulin.

L'autrice imagine que Tristan Corbière (dont le beau-frère fit réellement partie de "l'armée de Bretagne") s'est déguisé en soldat pour entrer dans le camp, et qu'il apparaît en rêve à Jean Moulin des décennies plus tard. Chaque chapitre s'ouvre par une strophe du poème.

Un dispositif narratif inutilement compliqué, mais une page d'histoire intéressante et l'occasion de (re)découvrir le magnifique poème de Tristan Corbière, dont l'âpre modernité ne lui valut de reconnaissance que post-mortem.

Niveau de lecture 2.

France

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KEPEL, Gilles. – Enfant de Bohême

Gallimard. – 22 €
À découvrir

Le livre est écrit à la deuxième personne. Il s'adresse à Roman K, le père de l'écrivain, auquel il retrace sa vie, alors qu'il perd la mémoire et s'approche de la mort. Mais il est beaucoup question de Rodolphe K, le grand-père, à l'origine de l'aventure familiale en quête des arts dans le monde occidental et en particulier français, qui devient ami d'Apollinaire et traduit ses œuvres, passeur infatigable entre les cultures mitteleuropéenne et française. Et Gilles K rend à chacun la part de ce qu'il a reçu. Pour le politologue islamisant qui a fait le choix de se tourner vers l'Orient au contraire de ses père et grand-père, c'est une quête des origines à travers lettres, journaux intimes, archives et témoignages, qui nous fait rencontrer les acteurs de l'émancipation tchèque, dont les plus connus, Benes, Havel... et nombre d'artistes de la Belle époque et suivantes.

Un riche éclairage de l'histoire européenne sous le regard de l'autre – étranger si passionnément impliqué qu'il nous interpelle.

Niveau de lecture 2

Hélène

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♥ LAFON, Marie-Hélène. – Les sources  

Buchet Chastel. – 16,50 €
Coup de cœur

Dernier roman de Marie-Hélène Lafon paru en janvier 2023. Les sources est un roman qui se déroule dans une ferme du cantal dans les années 60 et dresse le portrait d’une femme enfermée dans son mariage. Le roman débute un après-midi de 1967 avec une mère de famille qui devrait aller étendre le linge mais qui reste assise à la table de la cuisine et fait le bilan intérieurement : 30 ans, 8 ans de mariage, 3 enfants, une ferme de 33 hectares et des coups qu’elle reçoit de son mari et qu’elle ne compte plus…Mais cette femme ne veut absolument pas divorcer et pourtant la décision va tout doucement germer jusqu’en 1974…

Un roman sur les violences faites aux femmes, sur la condition féminine dans lequel Marie-Hélène Lafon raconte sa mère et son sursaut de courage dans un style concis, épuré et précis.

Niveau de lecture 1.

Christophe

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LEE, Gypsy Rose – Mort aux femmes nues / traduit de l’américain par Michel Le Houbie et Léo Malet

Éd. du Masque. – 9,10 €

La scène des crimes est un cabaret de strip-tease. Or, trouver des cadavres éparpillés dans tous les coins d'un théâtre de burlesque, est assez inhabituel.

Sans grand intérêt si ce n’est que l’autrice a réellement été employée dans un tel établissement, d’où des descriptions précises des lieux et des façons d’y vivre.
Sans grand intérêt.

Niveau de lecture 1.

Chantal Gal

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LOGEAN, Catherine – Confessions à un ficus

Arbre vengeur. – 17 €
À découvrir

La police londonienne cherche un tueur en série qui commet ses crimes à Londres par nuit pluvieuse. Voilà un tome assez sombre où on retrouve Miriam fford Croft, devenue l'une des premières femmes médecin légiste de Londres. On est en 1913.

Geoffroy est un anti-héros, petit, terne, bedonnant, il est dépressif sans le savoir. Tout l’oppose à son frère jumeau à qui tout réussit. Heureusement le ficus compatissant de son salon ne le contredit jamais !
Curieux roman qui part dans tous les sens : critique du management contemporain, de la finance, critique du théâtre d'avant-garde, des philosophies orientales rattrapées par le New Age, de la psychiatrie/psychothérapie, multiples références et citations du Pavillon des cancéreux de Soljenitsyne…
Cependant, certains passages sont savoureux, notamment les dialogues, comme la réinterprétation positive par le psy des lamentations de Geoffroy et la traduction en français des paroles lapidaires prononcées en anglais par le gourou.
Parfois on rit, parfois on s’ennuie.

Très bien écrit par une enseignante en lettres…

Chantal Gal

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♥ MCKINTY, Adrian. – Ne me cherche pas demain / traduit de l’anglais (Irlande du Nord) par Laure Manceau

Actes Sud. – 22,50 €
Coup de cœur

En 1983, l’inspecteur Sean Duffy est un des rares inspecteurs catholiques qui travaille au sein de la police d’Ulster. C’est aussi une tête brûlée qui vient d’être radié sous un prétexte fallacieux. Mais tout change quand Dermott Mac Cann, artificier de l’IRA, s’évade de prison. Le M15 sollicite alors Duffy pour qu’il le prenne en chasse ; il faut dire que Mac Cann est un ancien camarade de classe de Duffy. Mais pour le trouver, notre héros devra résoudre une autre affaire.

Construit d’une façon très intelligente, subtile, ce roman policier est riche en rebondissements et nous fait entrevoir la complexité de la question irlandaise.

Françoise

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♥ NESBO, Jo. – Leur domaine/ traduit du norvégien par CélineRomand-Monnier

Gallimard. – 22 €
Coup de cœur

Roman noir thriller. Addictif. Deux frères, Roy l’aîné et Carl le cadet vivent avec leurs parents dans une ferme isolée des montagnes Norvégiennes. Élément essentiel de l’action : le grand frère veille et défend son petit frère quelles que soient les circonstances. Jo Nesbo prend son temps sur le premier tiers du livre pour installer l’atmosphère familiale en introduisant finement dans le récit les perversions inavouables d’un de ses membres.
Le narrateur est Roy qui à l’âge adulte tient la station-service du village. Son frère qui a fait des études supérieures revient au pays avec son épouse et après un premier emploi non concluant. Il a pour objectif la construction d’un hôtel de luxe sur les terres familiales héritées de leurs parents décédés d’un accident de voiture. Le montage financier prévoit le financement participatif des habitants du village prêts à investir leurs économies malgré leurs vieilles oppositions. De nouveaux accidents mortels sur la route menant à l’hôtel alertent le policier du secteur. Le lieu des accidents étant toujours le même, il va enquêter mais ne parvient qu’à des impasses. Jusqu’à ce qu’il trouve un indice : un seau percé de deux trous…

Martine 

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RAO, Shobha. – j’irai te chercher au bout du monde

XO éditions. – 19,90 €
Coup de cœur

Suite au décès de sa mère, Poornima doit s’occuper de ses frères et sœurs en attendant que son père lui trouve un mari. Dans son village, elle fait la connaissance de Savitha, une jeune fille indépendante et pleine de vie, elles sont complices et se comprennent sans se parler, ont les mêmes rêves, les mêmes envies. Mais Savitha s’enfuit après avoir été victime d’un acte de cruauté. Restée au village, Poornima se marie mais elle ne peut oublier son amie et elle abandonne sa famille pour essayer de la retrouver à Seattle.

Ce livre dénonce les violences faites aux femmes, l’esclavage sexuel de la pègre indienne aux Etats Unis, les mutilations, la captivité, sans aucun détail sordide. Ces deux jeunes femmes sont courageuses et déterminées et n’ont jamais oublié l’espoir qui les anime.

Une ode magnifique à l’amitié.

Joëlle

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ROBERT-DIARD, Pascale – La petite menteuse

L'iconoclaste – 20 €
À découvrir

À quinze ans, Lisa, une adolescente en vrac, a une spontanéité déroutante. Soudain, un changement de comportement alerte ses enseignants. Elle finit par avouer que plusieurs fois, un homme a abusé d’elle. Les soupçons se portent sur Marco, un ouvrier qui est venu faire des travaux chez ses parents. Il est condamné à dix ans de prison. Cinq ans plus tard, lors du procès en appel, Lisa est majeure. Elle débarque alors dans le bureau d’une avocate en disant « je préfère être défendue par une femme ». C’est comme cela que tout a commencé. Un problème quasiment tabou à l’heure du MeToo. Celui du doute de la parole de la jeune femme. Doit-on croire la plaignante sans faire une enquête ? L’avocate essaie de comprendre les motivations de la jeune fille à l’époque des faits.

Un livre qui fait réfléchir.

Nathalie

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♥ SIZUN, Marie – La maison de Bretagne

Arléa. – 20 €
Coup de cœur

C’est l’histoire de Claire, parisienne, employée chez AXA assurance, une femme d’une cinquantaine d’années, vieille fille, revêche, arrogante et pas très sympathique de prime abord. Elle a hérité d’une maison en Bretagne, qu’elle décide de vendre voire de s’en débarrasser… Donc brutalement, en octobre, elle décide de partir une semaine à l’île Tudy pour s’occuper de la vente, mais à son arrivée elle découvre un cadavre dans l’une des chambres… Cette semaine en Bretagne va être l’occasion pour elle de faire le point sur elle-même et sur les siens.

Une écriture subtile et douce, très mélancolique et très détaillée. Ce roman se lit comme un journal intime écrit par une femme qui espère être lue par les siens. C’est également un véritable hommage à la Bretagne et à l’île Tudy, que Marie Sizun décrit magnifiquement.

Niveau de lecture 1

Christophe

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♥ WINKLER, Josef – L’Ukrainienne / traduit de l’allemand (Autriche) par Bernard Banoun ; préface de l’auteur à l’édition française

Verdier. – 22 €
Coup de cœur

Édité en Allemagne en 1983, cet ouvrage est paru l’année dernière dans sa traduction française. Pour l’occasion l’auteur en signe lui-même l’avant-propos et explique sa démarche.

Il s’agit ici du destin d’une jeune ukrainienne envoyée en travail forcé en Carinthie (Autriche) en 1943. Avec sa sœur, elle fut arrachée à sa mère qu’elle ne reverra jamais. Sa sœur fera sa vie en France et la jeune ukrainienne va se marier avec le paysan de l’endroit ; Mais c’est aussi le récit de l’Holodomor que sa famille a subi dans les années 30. Entre œuvre littéraire et témoignage historique, la force de l’ouvrage réside dans le fait que l’auteur prête sa plume à cette femme au soir de sa vie.

Françoise

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♥ CASTANET, Victor – Les Fossoyeurs

Fayard. – 22,90 €
Coup de cœur

Ce livre publié en 2022 vient de sortir en poche et est l’aboutissement de trois années d’enquête. Il a fait scandale et on en a beaucoup parlé mais les articles qu’on a pu lire ne peuvent pas rendre compte de ce travail fouillé et admirablement documenté. On s’aperçoit entre autres que la loi sur le secret des affaires ne permet pas aux instances publiques de véritablement contrôler l’argent public dévolu aux EHPAD privés (chaque EHPAD reçoit des conseils départementaux des aides pour les soins ; seul l’hébergement reste à charge). Les responsables d’ORPEA ont trafiqué, économisé le moindre centime pour les actionnaires au détriment des résidents et des personnels. C’est important de lire cette révélation.

Françoise

♥ KERSAUSON, Olivier de. – Veritas Tantam : La vérité a une telle puissance qu’elle ne peut être anéantie

Cherche Midi. – 18,90 €
Coup de cœur

Sous forme d’essai, les pensées d’Olivier de Kersauson sont sans détour et sont comme le personnage : directes. Elles s’accompagnent cependant de développements qui vont rechercher sa « vérité » dans les comportements sociétaux qu’il interprète selon ses sensibilités. On adhère ou pas à ces prises de positions souvent tranchées et en prise avec le réel de nos vies en société. Chacun peut développer ces réflexions qui s’imposent en les confrontant à celles des autres sur les nombreux sujets sociétaux à débattre.

L’essentiel selon O.D.K. « Je n’ai jamais craché sur mes chances. J’ai énormément de chance d’être content. J’avais l’aptitude à m’enchanter. Je n’ai jamais vécu la pauvreté comme une humiliation. J’étais pauvre, et bien j’allais en stop… ».

Martine

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LOPEZ, Jean ; OTKHMEZURI, Lasha. – Les maréchaux de Staline

Perrin. – 25 €
À découvrir

Staline a promu 17 maréchaux durant son long règne. Certains n’échappèrent pas à la grande terreur de 1938. D’autres comme Joukov ou Koniev se couvrirent de gloire pendant la seconde guerre mondiale. Peu osèrent affronter le petit père des peuples, mais il y eut des exceptions. La plupart de ces maréchaux étaient durs et n’épargnaient pas leurs hommes, la vie avait peu de prix.

À travers ces biographies successives, le lecteur se promène dans l’histoire russe de la première moitié du XXe siècle. Des cartes, une bibliographie fournie et des notes complètent l’ouvrage. Un travail très sérieux. Mais c’est aussi le récit de l’Holodomor que sa famille a subi dans les années 30. Entre œuvre littéraire et témoignage historique, la force de l’ouvrage réside dans le fait que l’auteur prête sa plume à cette femme au soir de sa vie.

Françoise

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♥ TESSON, Sylvain – La panthère des neiges

Gallimard. – 18 €
Coup de cœur

Voici le livre que Sylvain Tesson a écrit après être allé sur les plateaux du Tibet et en Mongolie à la recherche de la Panthère des neiges dont la population est en régression. Ceci dû à la diminution de son habitat (présence humaine de plus en plus importante) et dû aussi au braconnage (pour sa fourrure, et ses os convoités par les Chinois pour bénéficier de certaines vertus). Sylvain Tesson est parti avec 3 compagnons : un photographe animalier, Vincent Munier, sa compagne, elle-même photographe, et un troisième homme porteur de matériel et possédant divers talents. Le livre est construit en trois parties très inégales : l’approche, le parvis, l’apparition. (L’apparition étant la partie la plus importante). Elles-mêmes divisées en plusieurs sous-parties. Tout au long, ce récit est parsemé de réflexions philosophiques, poétiques, et à caractère religieux.

Ce qu’on lit ici c’est un peu la recherche du Graal doublée de suspens. Mais les quatre compagnons, eux, le trouvent puisqu’ils voient la panthère et le suspens tombe du même coup faisant place au plaisir. C’est une belle écriture et c’est un S.T. assagi que l’on voit évoluer dans ce récit. Cet ouvrage est beau comme la panthère des neiges. Mais je tiens à dire que ce qu’on lit ici est une belle leçon d’humilité, de patience, et de fort respect de la nature et des animaux qui la peuplent.

Niveau de lecture 1.

Elisabeth.

 

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 ♥ CUNY-LE GALLET, Valentine. – Perpendiculaire au soleil

Delcourt. – 34,95 €
Coup de cœur

Valentine Cuny-Le Gallet raconte sa correspondance avec Renaldo Mc Girth, condamné à mort à 21 ans pour un meurtre commis à 16 ans dont il clame son innocence. Les échanges épistolaires et graphiques entre Valentine et lui composent ce roman graphique et font état de leur amitié. Ils sont enrichis de la visite que Valentine effectue aux Etats-Unis.

Ce récit est écrit et dessiné à 4 mains, la richesse graphique est d’autant plus intense, forcée par le noir & blanc, par l’utilisation de la gravure aussi, et par la créativité poétique immense de Valentine Cuny-Le Gallet qui embellit nombre de ses cases d’éléments de nature qui font tableau.

Tout public. Niveau de lecture 1.

Élodie

 

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 DRAKJA ; BOILEAU, Gery – Couleur d’asperge : le jour où j’ai découvert que j’étais Asperger

Vents d'Ouest. – 16 € 
À découvrir

Les tribulations d’un jeune Asperger depuis le rejet enfant subi de la part de ses camarades jusqu’à sa prise en charge après la découverte de son handicap. C’est clair et très didactique. A découvrir et à conseiller aux jeunes qui se posent des questions.

Françoise

 

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 ♥ FAUVEL, Claire, GILBERT, Thomas(ill.) – Lumière noire

Rue de Sèvre. – 20 €
Coup de cœur

Ava est une jeune chorégraphe parisienne en mal d’inspiration, désabusée après plusieurs succès, qui songe à arrêter sa carrière lorsqu’elle rencontre un jeune homme, Ian, à un gala de fin d’études. Elle lui propose de venir danser à Paris et créé alors de toutes pièces, un nouveau spectacle en même temps que croit l’amour entre eux.

Cette histoire riche et dense évoque la passion naissante et grandissante entre deux personnages en parallèle de la création artistique. La danse et le mouvement sont magnifiquement rendus graphiquement, dans une alternance de douceur et violence tant sur le trait que sur les couleurs. Claire Fauvel offre un nouveau portrait de femme entière et forte.

Tout Public. Niveau 1.

Élodie

 

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 FISCHER, Adlynn. – L’été du vertige

La ville brûle. – 22 €
À découvrir

Louise et sa sœur Marion se retrouvent seules alors que leur père s’absente pour le travail. C’est alors que tout bascule, le pavillon est investi pour faire la fête et la charismatique Aurora ne semble avoir aucune limite, ce qui séduit beaucoup Louise.

Un trait fin aux couleurs douces pour une histoire de jeunes qui se révèlent à eux-mêmes le temps d’un été.

Tout Public. Niveau 1.

Élodie

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GIRARD, Sébastien. – Fraude qui peut !

Delachaux et Niestlé. – 14,90 €
À découvrir

Cette bande dessinée raconte le combat harassant de la petite ONG Bloom contre un puissant groupe d’industriels concernant la pêche électrique. Cette méthode de pêche très destructrice se trouve être rentable et efficace. C’est pourquoi les industriels se sont entourés de lobbyistes qui obtiennent toujours de nouvelles dérogations pour contourner la loi. Face à eux, l’association Bloom essaie de sauver les fonds marins et de faire respecter la loi. Cette bataille de titan est relatée avec beaucoup d’humour pour nous dévoiler les techniques de fraudes. Documentaire très intéressant.

Nathalie

 

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 LE TENDRE, Serge – La peau de l’autre vol. 1 et 2  

Bamboo. – 14,90 €
À découvrir

Deux musiciens, Ross et Harvey rêvent de devenir célèbres. Mais la guerre éclate. Tandis que Harvey s’engage, Ross en profite pour utiliser la comédie musicale écrite par Harvey et en fait un triomphe. Harvey revient défiguré. Un compagnon se sert des découvertes des médecins nazis sur la peau humaine pour lui donner apparence humaine. Mais tout cela cache un horrible secret.

Il est question de vengeance, de meurtres, de tortures. À déconseiller aux âmes sensibles.

Françoise

 

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 REYNAUD, Julia. – Le bel Alex  

Casterman. – 22 €
À découvrir

Noah est un étudiant qui suit davantage son image et tente de faire de la guitare plutôt que de suivre ses cours. Victime des diktats de l’apparence, il cherche à se modeler quitte à s’oublier.

Un style graphique fin et moderne pour évoquer un sujet d’actualité, le physique ou l’image qui en est donnée sur les réseaux sociaux, avec un parti pris inversé, celui d’un garçon qui s’y soumet.

Tout public. Niveau de lecture 1.

Élodie

 

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 ROCHIER, Gilles – Solo 

Calmann-Lévy. – 23 €
À découvrir

Une banlieue parisienne, des HLM. Juste après les attentats de novembre 2015, Kader se met à jouer de la trompette. Il ne parle plus, il ne travaille plus, il joue de la trompette. Au début les proches trouvent cela bien, puis cela devient vraiment énervant. Son meilleur ami tente de l’aider sans succès. Mais cela fait parler, cela mène à une réflexion sur la condition des musulmans qui se sentent coupés de la société française à travers ces attentats. La trompette est un élément de protestation.

Françoise

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SKVORTZOFF, Maybelline – Roxane vend ses culottes

Tanibis. – 19 €
À découvrir

Roxane a besoin d’argent et tombe sur une annonce qui propose de vendre ses culottes. En cédant, elle va tomber dans un milieu glauque…

Le trait est énergique et efficace, le style punk peut rappeler des ainés comme Doucet et Crumb mais l’autrice a un style bien trempé pour dépeindre certaines mœurs de la jeunesse contemporaine.

Public adulte. Niveau de lecture 2

Élodie

 

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 TRONCHER, Didier, DURIEUX, Christian (ill.) – La vie me fait peur

Delcourt. – 18,95 €
À découvrir

Paul a la trentaine, il se fait licencier de son entreprise par sa propre épouse… ce qui lui donne l’occasion de se plonger dans les méandres de son enfance entre un père inventeur génial mais sans le sou et sa mère, bienveillante, qui disparait brutalement dans un accident de voiture.

Adaptation du roman de Jean-Paul Dubois, Didier Tronchet parvient à extraire l’essence du roman et Christian Durieux à le dessiner avec réalisme au plus près des émotions des personnages.

Tout Public. Niveau de lecture 1.

Élodie