A l'occasion des commémorations du centenaire de la Grande Guerre, la MDJ vous propose plusieurs sélections.
Les origines
La première guerre mondiale a débuté au cours du mois d'août 1914. Le 28 juillet, l'Autriche avait déclaré la guerre à la Serbie. Les déclarations de guerre s'enchaînent en fonction des alliances pré-définies. L'Allemagne déclare la guerre à la Russie le premier août, puis à la France le 3 août. Le 4, le Royaume-Uni déclare la guerre à l'Allemagne. Le 5 août, c'est l'Autriche qui invite la Russie au bal. Le 13 août, le Royaume-Uni déclare la guerre à l'Autriche. Et pour élargir un peu les horizons, le 23 août c'est le Japon qui déclare la guerre à l'Allemagne. Enfin, Royaume-Uni et France invitent la Turquie à participer à partir du 3 novembre...
Comment les principales puissances du moment se sont-elles laissées piéger dans cette escalade ? Etait-elle vraiment désirée ? Par qui et pourquoi ? Aurait-on pu l'éviter ? Voici une petite sélection de livres permettant de mieux comprendre l'une des aberrations du 20ème siècle.
La vie au front
Dès août 1914, la grande boucherie a bien commencé. L'Etat-major pense que la guerre sera courte, alors tant pis si elle est coûteuse en vies humaines. Le général Cardot résume bien l'état d'esprit : « Il faut des massacres et l'on ne va sur le champ de bataille que pour se faire massacrer ».
En l'occurrence, l'incompétence de Joffre, les choix stratégiques de l'Etat-major selon des conceptions obsolètes et les magnifiques pantalons de couleur garance (conçus pour être repérés de loin par l'artillerie... afin d'éviter les pertes par tirs d'amis !), font des merveilles. La Franche-Comté a eu l'honneur de fournir dès le 2 août le premier mort côté français : le caporal Peugeot, instituteur à Villers-le-lac. 1 400 000 suivront, (22 000 rien que pour le 22 août 1914), représentant 27% des 18-27 ans.
Au-delà des chiffres, des morts et des gueules cassées, la vie quotidienne au front, les souffrances endurées et le côtoiement quotidien de la mort va modeler toute une génération. Voici quelques documentaires et témoignages - livres, films, textes lus - qui peuvent permettre de comprendre sous quels auspices est né l'homme du vingtième siècle.
La vie quotidienne en France
On croyait en une guerre courte, mais les combats se poursuivent au front. Les poilus ne sont pas revenus pour les moissons, et la vie doit s'organiser à l'arrière. Les années 1914-1918 correspondent à une importante mutation de la société française.
Le phénomène le plus marquant concerne les femmes qui font leurs premiers pas vers l'émancipation. Elles deviennent un indispensable soutien à l'effort de guerre. Dans les villes, elles distribuent le courrier, s'occupent des tâches administratives, conduisent des véhicules de transport, fabriquent des armes dans les usines, s'engagent comme infirmières dans les hôpitaux où arrivent les blessés. Dans les campagnes, elles assument l'essentiel des travaux agricoles.
Beaucoup retourneront après la guerre à leurs fourneaux (il n'y aura pas davantage de femmes salariées en 1921 qu'en 1912). La France attendra 27 ans avant de leur accorder le droit de vote mais quelques-unes réussiront à s'affranchir dans les milieux artistiques et intellectuels, et pour toutes un lent mais irréversible processus de reconnaissance aura été impulsé.
Dans certaines régions, les chamboulements dans la vie quotidienne seront beaucoup plus dramatiques. Les destructions matérielles affecteront durablement l'économie et les paysages des onze départements de la « zone rouge » : trois millions d'hectares de terre seront ravagés par les combats. Des villes seront bombardées, des villages rayés - parfois définitivement - de la carte. Outre ces conséquences « normales » de la guerre, l'occupation s'avèrera très dure dans les zones sous contrôle allemand - en France comme en Belgique - pour les populations qui doivent fournir les vivres aux troupes. Il ne s'agit pas que de propagande : exécutions, réquisitions de civils et déportations dans des camps de travail, massacres, vols et viols vont marquer durablement les esprits.
Voici des documents pour appréhender les différentes facettes d'une société déboussolée :
Quitter le front vivant ?
A l'automne 1914, le conflit est en plein essor. Il envahit les airs le 5 octobre, avec le premier duel aérien près de Reims. Le 19 octobre débute la « course à la mer » entre armées allemandes, françaises, britanniques et belges. Sur terre, on construit les premières tranchées dans les boues de Belgique...
Pour les poilus, cet enlisement va durer 4 ans... dans le meilleur des cas. Certains quitteront le front plus tôt et pourtant vivants, mais à condition d'être blessés ou prisonniers de guerre. Un petit détour vers ces deux situations qui n'ont rien d'enviable.
Au cours de la guerre, 8 millions de soldats seront faits prisonniers dans des camps. En général, ce sont des unités entières qui se rendent, rarement des soldats isolés. Le taux de survie des prisonniers est plus élevé que sur le front, du moins dans les camps allemands (la situation est bien pire dans les camps russes ou ottomans), mais on y meure également, à cause du manque de nourriture, de la dureté du travail et des maladies.
Quant aux « gueules cassées », blessures reçues au visage, amputés, mutilés, aveugles, gazés, défigurés... Les séquelles des blessures sont graves, non seulement physiquement mais aussi psychiquement (syndrome de stress post-traumatique) et socialement. Beaucoup d'entre eux ne purent jamais regagner complètement une vie civile normale. Dans les cas les plus graves, ces rescapés durent être internés à vie.
Quelques livres pour ne pas les oublier :
Fusillés de guerre et mutins
Pendant la « Grande » guerre, les tirs d'artillerie et les balles ennemies ne sont pas les seuls à tuer au front. On parle maintenant beaucoup des mutineries de mai et juin 1917. Néanmoins, le nombre d'exécutions après ces mutineries, quelque révoltant qu'il soit, reste relativement faible, rapporté au nombre de fusillés des derniers mois de 1914 (près de 200) ou de l'année 1915 (environ 260). Avec 675 exécutions durant l'ensemble de la guerre, la France se situerait au niveau européen après l'Italie qui a exécuté 750 de ses soldats, et avant la Grande-Bretagne et ses quelques 300 fusillés.
Les motifs de condamnation sont nombreux : mutilations volontaires, désertion, abandon de poste, recul pendant l'assaut, « délit de lâcheté » !!! Une justice d'exception est mise en place par le commandement français dès août 1914. On condamne « pour l'exemple » au nom de l'honneur, afin de maintenir la discipline dans les rangs. Le mythe du consensus est largement démenti par ces faits, le refus - et plus souvent la remise en cause des conditions - de la guerre s'exprime dès le début du conflit.
Une quarantaine de fusillés seront réhabilités dans les années 20 ou 30 (parfois dès 1917 pour certains fusillés du début de la guerre), ce qui a dû leur faire bien plaisir...
Voici quelques documents qui expliquent que le patriotisme des poilus - ou leur bravoure quasiment incompréhensible pour nous - n'était pas la seule motivation qui les poussait à sortir des tranchées pour affronter l'enfer des tirs de l'ennemi.
La Grande Guerre en documentaires jeunesse
Quelques documentaires pour la jeunesse qui permettent de comprendre la guerre de 14-18
La Grande Guerre en fictions pour la jeunesse
A l'occasion des commémorations de la Grande Guerre de 14-18, voici une sélection de textes de fiction (albums, romans...) pour la jeunesse sur ce thème.
La Grande Guerre en BD
Une sélection de bandes dessinées évoquant la Grande Guerre sous de nombreux aspects.
Sélection de sites
Focus sur une sélection de sites d'archives ou de valorisation de documents de la première guerre : pour compléter les documents de la MDJ, voici une sélection de sites, français ou étrangers, sur la première guerre mondiale, qui mettent en particulier en valeur des documents d'archives.
End FAQ