Compte-rendu de la formation du 4 et 5 octobre 2018

 

Les attentes des participants

  • Comment analyser les situations, voir les priorités, repérer les manques et les améliorations possibles ?Quelle organisation adopter sur un territoire étendu, rural et contrasté ?
  • Comment travailler sur un projet avec des équipes éclatées sur le territoire à desservir ?
  • Comment travailler à distance avec les équipes, quels outils utiliser pour la communication interne ?
  • Comment organiser la communication en direction des publics ?
  • Comment faire venir le public à partir d’une thématique ?
  • Comment capter de nouveaux publics sur un grand territoire où l’offre d’événements est riche, quelles propositions faire aux associations ? 

Analyse des actions culturelles de la bibliothèque

Analyse par type d'actions :

  • Les animations récurrentes
  • Les productions événementielles
  • Les accueils de groupes
  • Les accueils d’usagers individuels
  • Les accueils sur inscription ou sans inscription
  • Les domaines et thèmes des animations
  • Les supports mis en avant pour l’action
  • Etc.

Établir une grille d'évaluation à remplir pour chaque animation :

  • Combien de visiteurs ou de participants (comptage ou distribution de tickets à l’entrée…)
  • Qui vient (usagers inscrits, non-inscrits, personnes que l’on ne connait pas)
  • Quel type de public (hommes, femmes, âges, catégories INSEE)
  • Comment (seuls, en famille, avec des amis, en groupes autres)
  • D’où viennent les participants (commune, distance)
  • Comment s’est faite l’information (bouche à oreille, flyers…)
  • Déterminer des indicateurs permettant d’évaluer finement le succès ou l’échec
  • Fixer les modalités d’évaluation à partir de ces indicateurs

Cette grille permettra d’analyser les animations et événements produits et d’adapter l’offre aux attentes des publics présents sur le territoire.

Organiser les modalités de recueil de ces informations :

  • Prévoir un questionnaire avec des listes, avec coches vite remplies
  • Prévoir les stylos
  • Expliquer en début d’animation l’importance pour la bibliothèque de ce questionnaire et ce que l’on va en faire
  • Prévoir un collègue à la sortie pour récupérer le questionnaire ou rappeler son existence
  • On peut prévoir une forme plus humoristique : droit à une boisson au buffet pour chaque personne qui rend le questionnaire

Le bilan d’une animation a pour but de comparer les objectifs de la feuille de projet et l’action réalisée : a-t-on fait ce qui était prévu ?

La réunion d’analyse et de bilan est indispensable sur chaque action pour faire le point sur les formes à reconduire, les aspects à améliorer, les écueils à éviter par la suite, les causes des disfonctionnements (savoir-être, conditions matérielles…)

Pour un travail en partenariat avec une autre structure organisatrice, ne pas rater la réunion de bilan.

Organiser une réunion bilan annuelle de bilan de l'action culturelle :

À partir des grilles d’évaluation remplies et des bilans de chaque animation, créer chaque année une image de l’action culturelle de la bibliothèque. Préférer les camemberts aux tableaux.

  • Quelles actions et quelles formes ont fait venir du monde ?
  • Quels publics n’ont pas été sensibles au programme proposé ?

Envoyer le bilan écrit à chacun avant la réunion d’équipe sur le sujet.

Faire une analyse sur 3 ans :

Au bout de 3 ans, on sait ce qu’on fait et on voit les manques. On peut donc rectifier le tir.

  • Comparer les images des 3 dernières années, voir si elles sont satisfaisantes
  • Analyser les actions culturelles valorisées dans les média : voir quelle image elles donnent de la bibliothèque
  • Fixer des objectifs pour arriver à une programmation équilibrée et diversifiée avec des publics ciblés
  • But globalement : en 5 ans, renouveler 20% des personnes qui fréquentent les actions de la bibliothèque

Globalement dans les bibliothèques : 

  • Ce qui marche : les activités festives et ludiques, les actions co-construites et actions en partenariat, les thèmes en relation avec la culture de masse.
  • Ce qui ne marche pas : la lecture par les bibliothècaires, les cafés-xxx, les Petites fugues

Le choix des actions à venir et leur forme

Concevoir en amont un projet d’établissement avec une charte d’action culturelle.

Le choix se fait en fonction des objectifs fixés dans ce projet et cette charte

  • Associer toute l’équipe par des délégations et des protocoles de communication
  • Organiser la communication: elle permet l’affichage et la lisibilité des actions en direction des élus et des partenaires
  • Créer de nouveaux publics: en s’appuyant sur des associations et en développant les partenariats. Les partenariats ne sont pas seulement un moyen mais un objectif car ils permettent de se rapprocher des publics visés.
  • En revanche, ne viser qu’un seul nouveau partenariat par an, car créer ces relais d’information est lourd. Exemple : contacts avec les sociétés de chasse
  • Pour les salariés seuls : mettre en place les moyens de recruter des bénévoles compatibles avec les objectifs de développement 
  • Fonctionner par cycles et établir des passerelles et des parcours entre les formes d’actions
  • Casser les images stéréotypées des bibliothèques : programmer à la fois des actions en direction de publics très ciblés et pointus et des actions très populaires

1. Travail en équipe pour la conception d'une action :

Création de "cartes mentales" en réunion de service :

  • Discussion libre d’1/4 d’heure sur un thème envisagé 
  • Chacun se projette et note sur post-it ce que lui évoque le thème
  • Tri des post-it : les sous-thèmes ou les angles d’attaque, les partenaires, les auteurs et titres, les projets

Exemple en groupe sur le thème du jardinage :

  • Angle d'attaque : paysagisme, jardinage (outils, écoles, permaculture, transformer, récolter…), jardins d’autre nature (Eden, secret...), expressions contenant le mot « jardin »
  • Partenaires : maraichers, magasins bio, service environnement, CAE, associations (croqueurs de pommes, Jura Nature Environnement, etc.)
  • Actions : concours de soupes, expos de cucurbitacées, atelier confiture, hôtel à insectes, échanges de savoir-faire, conception de jardins, ateliers d’écriture, lecture itinérante dans des jardins, grainothèque, carrés potagers, Land’Art, etc.

Certains thèmes peuvent être annuels ou pluriannuels, avec des projets thématiques par année.

2. Choisir les actions en fonction des objectifs :

  • Ne pas réfléchir seul, associer les collègues et les usagers de la bibliothèque
  • Pour quels publics  ?
  • Sous quelles formes ?
  • Avec quels partenaires ?

3. Examen des contraintes et conditions matérielles :

  • En fonction des objectifs, quels choix vont mettre en valeur la bibliothèque
  • Repérage des partenaires : l’action culturelle est un moyen pratique pour bâtir l’appartenance à des réseaux
  • Étude de faisabilité. Attention : s’il n’y a pas de transports organisés, les personnes intéressées ne pourront pas se déplacer jusqu’aux lieux de l’action.
  • Première programmation culturelle : juxtaposition d’initiatives. Choix large d’un thème (un exemple local : 2018 = les migrants). De plus, dans une programmation plus précise, transformer cette juxtaposition en une articulation d’initiatives.
    L'articulation est difficile si le thème est trop restrictif et si le fonctionnement de l’équipe manque de souplesse.
  • En cas de difficultés insurmontables imprévisibles : il vaut mieux annuler une action prévue plutôt que produire un substitut de basse qualité qui nuise à l’image de la bibliothèque

Types d'actions

Les lectures partagées : comment sortir du « j’ai aimé » / « Je n’ai pas aimé »

  • Les dérives à contenir : les lettrés et enseignants qui analysent l’œuvre (c’est un cours et non un partage), les personnes qui parlent d’elles-mêmes (on est dans le narcissisme et non le partage)

  • Par la méthode du développement progressif : la réception provoque des émotions, faire préciser lesquelles (tristesse, colère, joie….) mais veiller à rester dans la réception de l’œuvre (en s'appuyant sur l’œuvre). Il faut choisir des livres à lecture multiple et laisser chacun mettre des mots sur son expérience
    L’œuvre nourrit l’argumentation en intégrant les émotions : élargir au-delà du discours construit qui est discriminatif, associer l’œuvre à des impressions : couleurs, odeurs, saveurs, musiques…
    Il faut présenter l'œuvre (d’un album ou autre) : avant d’en parler soi-même, laisser les autres se projeter (où les emmène la réception ?). Montrer la couvertur, c’est déjà une invitation à la projection. On peut aussi cacher le titre et demander quel titre semble correspondre à l’histoire : c’est un bon moyen d’engager l’échange et un dialogue sur la réception.
    Il est aussi possible d’organiser une rencontre autour d’objets : chacun dit ce que l’objet évoque pour lui et le présentateur construit son intervention autour des mots donnés par les participants. Cela permet de donner la parole à ceux qui ne maitrisent pas le discours des lettrés.

Accueil d'auteur :

L'écrivain est là pour qu'on écoute sa parole, et pour parler de ce qu'il a écrit :

  • Rôle du présentateur :
    - Établir une complicité avec l’écrivain : prendre contact en amont pour envisager ce que peut permettre la rencontre. Se donner le temps de connaître l’œuvre avant ce premier contact. Attention à la façon de le contacter et de l’accueillir.
    - Donner le ton, le rythme, répartir les solos : réfléchir en amont à partir de son propre ressenti à la façon dont on va organiser l’accueil, concevoir cet accueil comme un moment de création
    - Se tenir au service de l’invité, rester dans l’ombre, intervenir le moins possible. Le rythme de la rencontre est façonné par la nature des sollicitations. Il faut savoir lâcher prise pour laisser arriver les moments précieux.
    - Organiser le lien entre l’écrivain et le public : être éminemment présent à ce qui se passe malgré le souci de la gestion du chrono. Au besoin, prévoir une personne supplémentaire pour introduire la séance, gérer le chrono, présenter les remerciements…
  • Objectif de l’accueil :
    - Donner envie de lire
    - Organiser le passage de l’acte intime de la lecture à une rencontre collective
    - Valoriser l’unicité de l’écrivain
  • Formes de l’accueil :
    - Créer une ambiance et prévoir une scénographie : images, sons, lumières, odeurs, place de chacun des participants (auteur, public, lecteurs…). Veiller à la présence de l’œuvre dans l’environnement (décors, projections ou diaporama…)
    - Veiller au confort d’assise de l’auteur
    - Les personnes du public peuvent apporter des objets qui leur semblent représenter l’œuvre (soit le contenu, soit simplement la couverture d’un titre qu’ils n’ont pas lu)
    - Faire réagir l’auteur sur les productions en amont (production des classes ou de groupes d’usagers etc.)
    - Lecture d’un extrait
    - Lecture à plusieurs voix : chaque participant choisit une phrase dans l’œuvre et lecture dans l’ordre des pages : cela construit une lecture
    - Grouper les réactions et les réponses plutôt qu’organiser « une question = une réponse »
    - Finir avant d’avoir épuisé les possibles

Lectures à voix haute :

Pour une simple lecture à une seule voix, s’adresser de préférence à des professionnels : les lectures par les bibliothécaires ne sont pas très attrayantes pour le public.
On peut prévoir en revanche des formations-actions pour un groupe qui aillent jusqu’au bout de la confrontation au public par l’organisation d’un spectacle.  

  • Mélanger les participants : usagers, bénévoles, salariés
  • C’est un bon outil de constitution d’un réseau : le réseau produit de la prestation qui peut tourner sur le territoire
  • Choisir des thèmes permettant une dynamique de partage d’expériences (enfance, famille, avec voix et écritures différentes). Veiller à la sélection de textes pertinents : on peut associer au choix l’ensemble des usagers (dimension contributive longue, mais qui crée de belles dynamiques). C'est l'occasion pour la population d’un territoire de se rencontrer autour d’intérêts communs
    Il faut aussi veiller à la cohésion de l’ensemble et soigner la scénarisation.

Choix de lecteurs :

Il faut disposer d’un(e) participant(e) un peu musicien(ne) pour l’organiser. Le chœur peut être composé d’une trentaine de personnes.

  •  L’atelier se prévoit sur plusieurs heures et plusieurs séances : choix, ajustements (coupes, etc.)
  • Chacun choisit une phrase dans un roman
  • Le premier démarre, demander qui souhaite présenter la sienne ensuite.
  • Sorte d’atelier d’écriture commune collective : au bout d’un certain temps, cela crée un texte et des thèmes se dégagent.

Le chœur peut intervenir pendant un accueil d’auteur.