D'après les notes de formation prises à la MDJ en septembre 2015

Le cinéma d’Extrême-Orient est marqué par :

  • L’absence de tabous dans les contenus.
  • L’absence de tabous dans la forme cinématographique, principalement dans le cinéma sud-coréen (usage de l’ellipse, esthétique kitch…).
  • La violence et la crudité dans le traitement des sujets.
  • Beaucoup de films d’action.

Les réalisateurs de Hong-Kong ont été influencés par les auteurs français (Melville, Demy…). Ce cinéma asiatique inspire à son tour le cinéma américain (par exemple, « Les infiltrés » est un remake de « Infernal Affairs »
Le cinéma chinois est resté longtemps méconnu, à l’exception des productions de Hong-Kong.

Les genres

Les films de sabre japonais (Chanbara)

Cinéma florissant dès les années 1920.

Il exprime la conscience de groupe et le sens de la hiérarchie, avec une notion d’ordre très importante (Bushido = code des principes moraux des samouraïs). Les mêmes codes reviennent dans les films de Yakusa.

Dès les années 1930, le cinéma contrôlé par l’armée prône une idéologie patriotique et conquérante, que les occupants américains après 1945 vont brider jusqu’aux années 60.

Dans les années 1960, développement d’un cinéma en rupture avec ces codes, « nouvelle vague » japonaise correspondant à des films de la jeunesse ou identifiés comme tels, portant la revendication d’une identité « jeunesse ».  C’est un cinéma très varié dans les mêmes studios (Ozu/Oshima).

Dans le Chanbara, le nihilisme peut être poussé très loin (Zatoichi, Babykart), le genre est poussé à ses limites.

Le Chanbara décline avec l’arrivée de la télévision. Les valeurs qui ont fondé le genre sont remises en question (« Hara-Kiri », « Rébellion »).

Souvent situés à l’époque Edo (1600-1868), ce cinéma marque des moments précis de luttes entre clans. Les Westerns sont souvent des copié-collés de films de sabre (la trilogie avec Eastwood est inspirée de « Le garde du corps » de Kurosawa, « La forteresse cachée » a inspiré « Starwars »…).

Les codes : 

  • Des scènes d’action impressionnantes, filmées de loin pour montrer la chorégraphie. Ce code va inspirer le cinéma de Hong-Kong.
  • Des raccords sur le mouvement et des gros plans dessus.
  • Un héros solitaire affronte des groupes, d’où chorégraphies et mouvements de caméra ou corps à corps.
  • Cinéma noir et sanglant. Le pessimisme et lié au départ à la personnalité du héros, mais aussi dans les années 1960 à l’ambiance du Japon.

« Baby-kart » est l’adaptation d’un manga, avec un respect très précis du découpage et des codes du manga : effets sonores, découpages, éclaboussures de sang, flashback courts…


Les films d'arts martiaux chinois (Wu Xia Pian)

À l’origine des arts martiaux, le remplacement de la noblesse guerrière par la cavalerie et la piétaille : les nobles deviennent des chevaliers errants.

Un genre littéraire naît vers 900 et devient un genre romanesque entre 1644 et 1911.

Le Wu Xia Pian présente un monde d’opéra, plus factice et plus débridé que le Chanbara. Voir le générique de la « 36e chambre de shaolin » qui peut intéresser les amateurs de danse.
Les mouvements de caméra lient les ingrédients de la recette, le montage est essentiel, utilisation importante des ralentis… Le son est fondamental, il accentue la rapidité, en étant plus rapide que le mouvement il dope l’action, et il peut donner un élément burlesque.

Les bases : 

  • Pouvoirs incroyables (qui exigent des trampolines et des câbles pour les cascades).
  • Importance du montage des films.
  • Beaucoup d’acteurs viennent de l’opéra de Pékin (pantomine).
  • Histoire dans un royaume qui n’existe pas et qui a ses propres règles.

Le genre apparaît dans les années 1920 (Lee Fei-Fei, chevalière errante) et devient de plus en plus féminin. Dans les années 1960, réintroduction de personnages masculins dans cet univers de femmes…
Il avait été interdit dans les années 1930 car accusé de pervertir la jeunesse. Hong-Kong devient un refuge dès les années 30 pour les cinéastes chinois.
Il est repris dès 1937 par le cinéma de Hong-Kong qui devient le centre du cinéma chinois, avec la mise en scène de héros populaires adaptés de l’opéra.

En Chine continentale, le cinéma est interdit après 1949 par le régime communiste. Les cinéastes se réfugient à Hong-Kong ce qui booste la production. Les chorégraphies se développent (« Tigres et dragons »). Les westerns spaghettis s’abreuvent à cette source.

Dans les années 1960, c’est l’époque des films de sabres en costume qui deviennent plus violents (série du héros manchot).
King Hu produit un cinéma à la fois très populaire  et exigeant, avec un sens de l’esthétique picturale. Il n’y a pas à Hong-Kong d’antinomie entre films d’action et films d’auteurs, des décisions artistiques sont tenues dans le cinéma commercial.

Le Wu Xian Pian est renouvelé par les films de Kung-Fu, avec les films de Bruce Lee, né aux USA mais recruté et qui fait connaître le genre, puis de Jet Lee.
« Tigres et dragons » amène une reconnaissance mondiale du genre, quoique fustigé par les puriste du genre.

Les thèmes : 

  • Lutte contre la corruption et pour la justice.
  • Apprentissage.
  • Lutte entre le bien et le mal.
  • Vengeance.
  • Lutte entre devoir et désir.


Films de fantômes japonais

Le genre nait dès les années 1920 et a été réactualisé par Nakata (« Ring »).
Souvent dominés par une figure féminine, ils se basent sur des légendes. Ce sont souvent des épouses assassinées qui vont pourchasser les tueurs, se transforment en animaux, etc.


Films de fantômes chinois

Très kitch, fourre-tout avec chansons, mais exaltants.


Le thriller Hong-kongais

Met en scène le syndicat du crime dans des scènes d’action d’anthologie. Beaucoup d’utilisation du ralenti…

Par pays et réalisateurs

Japon : Mizoguchi

Beaucoup d’adaptations littéraires de toutes époques et de tous pays.

Thèmes : beaucoup de films sur la prostitution, la vie des artistes, les persistances traditionnelles dans la société contemporaine. Obsédé par la perfection et par la beauté des femmes.

Style : réalisme social et vision pessimiste. Des films qui entremêlent violence et sérénité, jouent sur les plan-séquences et les mouvements de caméra, le montage reste secondaire. Il aimait ne faire qu’une prise par scène préalablement répétée.


Japon : Ozu

C’est un cinéma à la fois typiquement japonais et universel. Très grivois, antimilitariste, écoeuré par l’évolution de son pays.
A commencé dans le « non sense mono » (burlesque). Très influencé par le burlesque américain, il fait du burlesque jusqu’à son 10ème film, puis du social.

Thèmes : le temps qui passe, la vie quotidienne (famille, mariage, deuil, solitude...), parle de la jeunesse en début de carrière et de la vieillesse à la fin.

Style : extrêmement précis (malgré son goût prononcé pour l’alcool !). Il travaille sur la répétition donc soit on voit cela comme une variation, soit on s’ennuie. Il filme souvent à hauteur de la table basse japonaise. La mise en scène est très épurée, les films paraissent sereins mais avec des craquèlements derrière. Le montage est vif et la manière de mettre en scène comprend un cérémonial.

Découvert en France seulement à la fin des années 1970.


Japon : Akira Kurosawa

A étudié la peinture. Son frère était commentateur de films au temps du muet, il a grandi avec le goût du cinéma et de la littérature russe. On peut faire un lien entre certains films de Kurosawa et des œuvres de Hammett, Dostoïevski, Gorki, Shakespeare… Kurosawa a lui-même été inspiré par John Ford.
Ses influences cinématographiques sont multiples mais il s'agit surtout de Ford et Eisenstein.

Thèmes : la transmission et le rapport de maître à disciple, la question du héros, la critique socialr, l'affrontement, les métiers.

Style : la forme choisie est adaptée au thème traité.


Japon : Kobayashi

A fait des études d’art oriental ancien et de philosophie. Mobilisé, il a été détenu à Okinawa, avant d'être libéré en 1946. Il insuffle cette expérience dans ses films.

Thèmes : tous ses films parlent de la résistance au pouvoir. Il dénonce l’organisation hiérarchique immuable de la société et l’injustice, le culte à l’excès des traditions. Les films parlent de rébellion : le refus de l’injustice du seigneur, la rébellion mène à la mort. « Hara-Kiri » est formellement impressionnant.


Japon : Imamura

C’est l’entomologiste du cinéma. Assistant réalisateur de Ozu, il n’en était pas fan mais a été marqué. Il crée sa compagnie de production en 1966 (lors de la crise du cinéma japonais).
Cinéma réaliste, voir naturaliste, mais jamais misérabiliste. Il est passionné par l’étude du comportement, porte un regard assez froid mais tout de même bienveillant.

Thèmes : il a beaucoup parlé de prostitution et sait parler de meurtre sans excuser ni accabler. Il dénonce l’ostracisme et s’attache aux lieux, aux pratiques, aux gestes. Il rejette les conventions, les rituels (code d’honneur, cérémonie du thé…).
Il parle de la rudesse de l’existence et de l’importance de la nature, de l’instinct de survie.

Style : les récits sont linéaires, avec des flashbacks et des mélanges de tons, et une mise en scène très élaborée.


Japon : Oshima

Après des études de sciences politiques et de droit, il pratique un cinéma radical et sans concession. C’est le chef de file de la nouvelle vague, qui s’inspire de faits divers réels. Proche d’ Imamura mais plus intellectuel et radical.


Japon : Kawase

La question du deuil est très présente, elle parle de sa vie et de sa famille.

Thème : les thèmes bouddhiques sont importants (régénération, renaissance).

Style : le schéma très attentif à la nature entremêle fiction et documentaire. L’ambiance n’élude pas les problèmes mais le ton est lucide et lumineux à la fois, grave mais serein. Mélange les formats (de pellicule, vidéo…) et traite les mêmes sujets qu’Ozu mais avec un lyrisme retenu et davantage de souffle. Elle utilise des plans longs, joue sur les couleurs…


Japon : Kitano

Connu au départ comme comique (sous le nom de Takeschi ?), il se retrouve réalisateur de « Violent cop » en remplacement. Après 17 films, il n’est toujours pas pris au sérieux en Asie alors qu’il est lion d’or pour « Hana-Bi ».
Au départ il fait des films de yakusas ou policiers, mais « Sonatine » est une balade sur l’errance. Il prend les codes de genres des films et détourne ces codes.

Thème : l’attente, l’ennui, l’errance, la solitude, la dimension trompeuse des apparences. « L’été de Kikujero» présente une thématique proche du « Kid».
Le suicide est récurrent, l’autodestruction très présente, et en même temps présence de calme et de sérénité.

Style : souvent très violent, mais la violence arrive sans qu’on s’y attende.
Il fait jouer les acteurs sur le mode inexpressif pour que le spectateur projette ses propres sentiments.
Importance du fragment (scènes éparses plus que logique linéaire). Des plans longs et contemplatifs entrecoupés de courts flashs, des ellipses. Il donne énormément d’importance aux temps morts et étire certains moments tout en enlevant ceux où il se passe des choses… Il joue beaucoup sur le rythme des films, travaille sur la diversité de types d’images et présente des récits imprévisibles.


Japon : Kiyoshi Kurosawa

Il commence par du cinéma « commercial », avec des petits budgets et développé en conséquence une narration basée sur la suggestion. Très marqué par Tourneur (« La féline »), il est révélé en France en 1997 par « Cure ».

Thème : cinéma de genre qui ausculte la société japonaise en instillant une ambiance. L’étiolement du vivant, la passivité et l’inaction des personnages, la métaphysique.

Style : il suggère par des sons, des espaces vides, etc. Par exemple, dans « Kaîro » il faut tout détruire pour reconstruire, les morts n’ont plus de place sur terre, ils hantent les circuits électriques et apparaissent sur les ordinateurs. Cinéma des lieux vides, du dépouillement, qui crée une présence. Ce sont des films exigeants.


Chine

Comprend des cinémas très différents. Le cinéma se développe en Chine dès 1910 mais les turbulences politiques perturbent son développement. Pendant la période communiste, il a d’abord été un outil de propagande, mais avec la Révolution culturelle, il est interdit dans les années 1960 et 1970.
À une époque, on parlait d’Hong-Kong quand on parlait de cinéma chinois, car le plus connu était le cinéma d’Arts martiaux. La cinématographie chinoise s’est fait connaître d’abord par le genre populaire du Kung-Fu.

Le cinéma antérieur à la 5ème génération est peu arrivé jusqu’en Europe, il est difficile de le voir.
La 5ème génération s’est développée avec la réouverture à Pékin en 1978 de l’institut du cinéma. La classe 78 sort de l’école en 1982, Chen Kaige tourne « La terre jaune », film fondateur pour la génération et passeport pour l’étranger via Hong-Kong qui reconnaît en premier ce cinéma. Mais ces premiers films sont marqués par une exagération du genre : c’est un cinéma qui se passe à la campagne et une remise en question de la Révolution culturelle.
Quand réapparaissent en France des films chinois, il y a un apriori positif des critiques et ils sont surévalués. Ce sont des films très esthétiques (Zhang Yimou) mais policés et consensuels car commandés et supervisés par l’Etat chinois. Or on n’avait pas de recul par rapport à ces nouveautés.

Mais on en est maintenant à la 6ème génération de cinéastes chinois.
La 6ème génération comprend qu’elle doit s’autoproduire, se serrer les coudes et sortir à l’étranger pour éviter les règles en Chine où un film doit être coproduit par un studio d’Etat pour pouvoir sortir.

Jia Zhangke monte sa propre société de production. Le cinéma chinois est ainsi reconnu à l’étranger avant de l’être en Chine. L’obtention du Lion d’or et sa présence à Cannes permet de trouver des coproducteurs étrangers pour contourner les interdits. Mais il faut encore déployer des ruses de sioux pour cacher les bobines avant la censure (selon le témoignage de Wang Bing).
Ce cinéma a une dimension documentaire et sociologique, et présente une critique de la société.

Le cinéma de Hong-Kong par réalisateurs

John Woo

Films policiers, mais aussi films historiques et films de sabre. C’est un auteur qui fait du cinéma de genre, commercial dans une certaine mesure mais bien fait. Ses films sont des enchaînements de rebondissements, avec de l’humour. Marqué par Melville, il travaille sur le côté graphique.

Thèmes : l'amitié, la fraternite, les duos (le double, la duplicité), la trahison ou la perte, la rédemption.

Style : c’est un inventeur de formes qui a influencé le cinéma américain.


Tsui Hark

Réalisateur et producteur. Il récupère le genre du Wou Xia Pian en le ramenant aux origines littéraires (les légendes) tout en utilisant les effets spéciaux. Il a travaillé avec les techniciens des effets spéciaux de « Starwars ».

Style : on a une impression de bricolage, de trucages numériques qui sautent aux yeux, mais c’est peut-être voulu ? D'ailleurs, impossible de définir un style : les films partent visuellement dans tous les sens, c’est un cinéma du trop-plein. Les genres sont variés, le tout très violent et halluciné, mais très inventif. 
« The Blade », reprise du sabreur manchot, est un chef-d’œuvre absolu.


Johnny To

Est toujours resté à Hong-Kong, même lorsque les autres sont partis à Hollywood lors du rattachement de Hong-Kong à la Chine. Son objectif à cette époque : faire 100 films en 5 ans pour impulser et redynamiser le cinéma exsangue de Hong-Kong.
Il a produit des films commerciaux pour financer des films plus personnels. Par exemple « PTU » : en 3 ans, en même temps que d’autres films, il tourne dans les nuits du dimanche au lundi pour avoir des lieux calmes à Hong-Kong.

Style : unité d’action, de lieu et de temps. Jeu sur les archétypes, jeu sur les tirs de pistolets, mais aussi mise en scène carrée, tirée au cordeau (plus carrée que chez John Woo). dimension ludique et ironique. Une grande importance de la lumière, des ralentis, beaucoup de montages alternés, de décalages images/son.

« Judo » est un remake de la « Légende du grand judo ».


Wong Kar Wai

C’est le cinéaste le plus célèbre de Hong-Kong. Diplômé d’arts graphiques, scénariste de télé, styliste, il a créé sa société de production. Ses genres : policiers, bluettes, Wu Sian Pian, biographies, arts martiaux…
C’est un phénomène de mode repéré par la critique internationale, qui devient une vedette avec « In the mood for love ». Il présente un cinéma du conflit, de l’affrontement verbal comme physique.

Thèmes : amours compliquées ou impossibles, errance, discussions et négociations, variations sur des personnages, sur des situations ou des figures.

Styles : Chassés croisés, action-réaction dans la construction du récit. Voix-off de narrateurs sans forcément de passage de relais entre eux, ellipses spatio-temporelle, jeu sur les effets de surprise créant une instabilité qui ajoute au dynamisme.
Une part de mystère, le spectateur a du mal à savoir où il le mène. Beaucoup de jeux sur les reflets et les encadrements (et personnages doubles). Couleurs saturées, plans serrés, plongée/contre-plongée, mouvements de caméra importants (posée ou portée à l’épaule). L’image qui se fige met fin au plan.
Montage nerveux, souvent en coupes franches, avec un sens de l’enchaînement et grande importance de la musique et des chansons.

La manière de filmer est variée mais reste cohérente.

Taïwan

Ang Lee

Il fait des études aux USA avec Spike Lee. C’est un cinéma gentiment social et de comédie. Les films sont chaque fois très différents.
Même dans un film comme « L’Odyssée de Pi » qui ressemble à une production hollywoodienne, la sensibilité taïwanaise se sent derrière.


Hou Hsiao-Hsieu

Sa famille est arrivée du continent avec le désir et l’illusion du retour en Chine continentale qui parcourt ses films. Pourtant, son sujet est Taïwan et il s’inspire beaucoup de vies réelles.
Il a commencé par du cinéma commercial, puis a pris la décision de changer pour un cinéma plus personnel.
Très esthétique avec une part philosophique, ses films sont sans action même quand ce sont des histoires de gangsters.


Tsai Ming-Liang

Né en Malaisie. Il pratique un cinéma très sombre, pessimiste et personnel.
Il débute comme producteur dans le théâtre, puis devient scénariste, réalisateur et part ensuite faire des films à Taïwan. Il est tout de suite repéré et mis en avant. Dans les années 1980, parmi les signataires du manifeste des cinéastes de Taïwan, il est le seul qui va émerger du cinéma commercial.
Il n’est pas reconnu à Taïwan, sauf pour « La saveur de la pastèque ». C’est un cinéma très lent, long, répétitif, présentant des situations étirées au maximum.

Thème : solitude, errance, amour (et sexualité), difficulté à communiquer, transformation des corps, lieux à l'abandon, friches, espaces vides, eau...

Style : très inspiré par Truffaut, il utilise beaucoup les plans-séquences.

En 2013, il décide de ne diffuser ses œuvres que dans des musées et universités. Son cinéma bascule alors dans le marché de l’art (mode actuelle d’utiliser des morceaux de films pour en faire des installations d’Art).

Cinéma coréen

C’est le plus violent d’Asie. Ce pays a connu une histoire difficile avec les pays voisins. Indépendante en 1943, la Corée connait la guerre civile de 1950 à 1953, puis des incidents frontaliers, etc. Cela produit un cinéma de la peur.


Im Kwon-Tack

Il refuse de montrer ses films d’avant 78 car c’était des productions à petits budgets uniquement réalisées pour des questions de quotas.
À partir de 1978, nouveaux axes. Il montre ce que le gouvernement coréen ne veut pas montrer.


Lee Chang-Dong

Romancier et cinéaste.


Hon Sangsoo

Il évoque la nouvelle vague ou Cassavetes.
Souvent sobre, austère mais parfois luxuriant, il parle beaucoup de cinéma.
Le personnage principal peut changer au cours du récit, les ellipses sont parfois abyssales, il travaille le fragment, la même scène qui revient mais en changeant de point de vue, ou bien le changement de film au milieu d’un film, etc.

Très bavard, ce cinéma travaille beaucoup avec l’improvisation sur des canevas. On y trouve de l’humour à froid, décalé.

Thèmes : solitude et vie quotidienne.

Ce sont des films qui ne sont pas forcément faits pour être compris, mais pour provoquer des sensations.


Kim Ki-Duk

Il est déjà adulte quand il découvre le cinéma. Il vient en France où il tourne son 2ème film. « Arirang » explique sa peur car les films qu’il a écrits ont provoqué des accidents chez les acteurs.
Il fait des auto-interviews, c’est nombriliste et fascinant. Tout est excessif et tout est intuitif, c’est le contraire du formaté.

Importance du reflet et de l’encadrement. Des figures de liaison, des ralentis, les effets varient au cours d’un film, ce qui donne un effet de catalogue et de répétition. C’est un cinéma très sombre avec récurrence de morts violentes.


Park Chan-Wook

Cinéma très violent, pas de tabous.


Lee Jeong-Hyang

Pendant longtemps, il n’y avait pas de femmes dans le cinéma coréen, car selon le confucianisme elles sont secondaires… 
« Jiburo » : film digne, exemplaire sur le vivre-ensemble, qui présente une initiation à l’altérité et le vivre autrement. La tendresse est présente, mais âpre. 

Mais après ce film, il a fallu 9 ans pour trouver des financements pour un autre, la situation est toujours difficile pour les femmes dans le cinéma coréen.


Bong Joon-Ho

Le film « Snowpiercer » a ressuscité la BD qui ne se vendait pas (à cause de l’inconséquence de Casterman). C’est un film coréen d’auteur d’après une BD d’auteur avec comme personnage l’acteur ayant joué Captain America…
« The Host » est un faux film de monstres.

Le cinéma de Bong Joon-Ho est entre comédie, drame, films de monstres, films politiques etc.


Na Hong-Jin

Un cinéma d’une violence absolue. Voir « The chaser », « The murderer ».

Tahïlande

Weerasethakul 

Il mélange la réalité de la vie en Thaïlande à des partis-pris occidentaux, entremêle documentaire et fiction.

Thèmes : importance de la jungle et de la médecine. Mélange de rêveries poétiques et de descriptions très réelles. Il n'est pas violent, plus éthéré, comme des rêves éveillés.

Pour toute question complémentaire, contacter Ariel : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

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