Notes prises au cours du stage organisé à la MDJ les 28 et 29 mars 2019 (intervenante : Françoise Minetti / Cadres en mission).
Pourquoi accueillir des PSH ?
L’accès à tous est une des missions des services publics.
Textes encadrant le droit à l’accessibilité
- Déclaration des droits de l’homme de 1948
- Convention ONU du 13 décembre 2006
- Loi Handicap de 2005 sur la discrimination qui permet un recours en pénal si une personne se sent discriminée
Le handicap en quelques chiffres
Chiffres variables selon les années, mais globalement :
- 40% des français (soit 22,5 millions) déclarent subir un handicap ou une gêne dans leur vie courante.
- 80% des handicaps sont invisibles
- 5 millions de personnes ont droit à une aide à domicile
- 2,5 millions de personnes ne sont pas autonomes et 2,5 millions ont droit à une reconnaissance de leur handicap
- 1 million de personnes perçoivent l’allocation adultes handicapés
- 660000 personnes vivent en institutions
Parmi les PSH reconnues :
- 33% subissent un handicap moteur ou physique
- 16% un handicap sensoriel (visuel, auditif…)
- 16% un handicap psychique ou intellectuel
- 16% un handicap lié à des déficiences viscérales ou métaboliques (par exemple mucoviscidose)
Liste de ce qu’évoque le mot handicap
Le handicap physique, psychique ou moteur devient vite social.
On ne connaît pas les difficultés que rencontrent les PSH. Ce sont des personnes qui ont donc les mêmes besoins ordinaires que les autres :
- Besoins physiologiques,
- Besoin de sécurité,
- Besoin d’appartenance,
- Besoin de reconnaissance
- Besoin de s’accomplir
Mais la satisfaction de ces besoins nécessite des compensations pour avoir droit aux mêmes accès. D’où des besoins spécifiques à ces publics.
La loi Handicap de 2005
Dans les années 80 : définitions du handicap selon des normes médicales :
- Déficience, perturbation
- Incapacités
Ces deux aspects enclenchent un désavantage social reconnu par la loi de 2005.
- Désavantage en termes de scolarité: l’objectif pour 2020 est de scolariser 80% des enfants handicapés en « écoles inclusives », mais sans budget supplémentaire pour adapter les écoles. Les problèmes pour organiser l’accueil sont multiples, les AVS sont difficile à obteniret ne sont pas formés. Le SESAD (Service d’Education et de Soin A Domicile) ne peut pas faire face à toutes les demandes, il y a des listes d’attente.
- Désavantage en termes d’emploi. Malgré des expériences positives (personnel autiste chez Andros = gains importants de productivité), les difficultés à trouver un emploi perdurent
- Désavantage social: la dépendance économique, et la complexité des dossiers d’aide à renouveler chaque année sont caractéristiques de l’écart entre la loi et les réalités vécues.
Le handicap global comprend les trois aspects : déficience + incapacité + désavantage social. Il nécessite deux sortes de compensations :
- Compensations médicales
- Compensations par un travail sur l’adaptation de l’environnement.
On parle maintenant de Personnes en Situation de Handicap (PSH) au lieu de handicapés : c’est l’environnement non adapté qui crée la déficience et l’incapacité. Adapter l’environnement, c’est rendre l’accessibilité à tous.
La loi de 2005 rappelle ces réalités. Elle concerne tous les ERP (établissements recevant du public), y compris les commerces.
Elle reconnait également le handicap psychique (autisme etc.) auparavant relégué en maladie psychiatrique.
Elle définit le handicap comme altération :
- Durable
- Substantielle
- Evolutive (= il faut anticiper les évolutions)
La loi de 2005 donne une visibilité aux PSH et leur permet de prendre la parole. Elle impulse une prise de conscience de la société.
Mais depuis son adoption de nombreuses dérogations ont provoqué des retours en arrière :
- Le principe d’accessibilité à 100% des logements a été réduit à 10%
- Le principe d’accessibilité à tous les lieux - publics ou privés - recevant du public a été réduit par de nombreuses possibilités de justification de la non-accessibilité, débouchant sur de nombreuses dérogations :
- Exceptions patrimoniales
- Exceptions concernant les ERP pour lesquelles le coût mettrait en danger la survie de l’établissement
- Exception concernant les bâtiments loués dont le propriétaire ne veut pas faire les travaux…
On oublie souvent que l’accessibilité aux PSH facilité l’accessibilité pour tous les publics.
Les conséquences de la loi de 2005
- Agenda d’accessibilité pour les communes: dépôt des dossiers avant fin 2015-début 2016 + 3 à 9 ans pour se mettre en conformité (selon taille collectivités). Tous les services devront donc être accessibles au plus tard en 2024…
- Arrêté de 2017 : rend obligatoire le registre public d’accessibilité aux bâtiments. Il détaille le bâti et le cheminement vers ces bâtiments
- C’est un document unique pour toute la collectivité
- Il doit être consultable pour tous les publics (sur version papier et sur site)
- Il détermine selon les bâtiments :
- Si l’ensemble du bâtiment est accessible, ou bien
- Les parties accessibles et les parties non accessibles (avec justifications obligatoires)
- Les mesures correctives ou compensatrices de la non-accessibilité
L’absence de ce registre peut être considérée comme non-respect de la législation et donne droit à demandes de compensation financière. Les amendes appliquées doivent servir à aider les aménagements en vue de l’accessibilité.
Travailler sur l’accessibilité dans les bibliothèques
Des groupes de réflexion sur la question ont été constitués à l’ABF et au Ministère
Bien qu’elle ne soit pas une obligation, il est utile de rédiger une charte d’accueil pour les PSH, détaillant comment on organise l’accueil.
Ne pas se contenter d’envisager les handicaps lourds : outre les fauteuils roulants, prévoir également la mobilité avec des déambulateurs.
Ne pas oublier que beaucoup de personnes sont en situation de polyhandicap (plusieurs handicaps à la fois).
Les éléments à prendre en compte et étudier pour compenser les handicaps :
Organisation interne
- Construire un projet global incluant toutes les équipes et au-delà l’ensemble de la collectivité
- Validation par les élus nécessaire. Les sensibiliser en amont sur les enjeux
- Commencer par l’audit des services et des moyens actuels de la bibliothèque
- Sensibiliser et former des équipes: elles doivent pouvoir donner des réponses de niveau 1
- Missionner des référents spécialistes
- Mener une réflexion en matière d’accueil, de services, de ressources, d’action culturelle
- Envisager les partenaires à contacter pour faire connaître les services :
- Rencontrer les partenaires, y compris sur leurs lieux de vie et de travail, pour co-construire l’offre de la médiathèque et
- Sensibiliser les accompagnants aux besoins de communication (besoin d’obtenir un minimum d’information tout en respectant le secret médical)
- Prévoir des rencontres régulières car les équipes d’accompagnants changent souvent.
Informations
- Prévoir une information sous forme multiple: en braille, avec des pictogrammes, audio (peu de malvoyants pratiquent le braille)…
- Rendre le portail accessible
- Faire connaître le registre public d’accessibilité et la charte d’accueil en les mettant à disposition en version papier (et en formes adaptées) dans les locaux de la médiathèque et en ligne sur le portail
- Afficher la possibilité de demander l’aide d’une personne et permettre d’identifier la (les) personne(s) missionnée(s)
Accessibilité des bâtiments
- Etudier et tester la sécurité du cheminement vers l’accès à la bibliothèque
- Evaluer la situation de la (les) place(s) de parking réservée(s) aux PSH
- Evaluer les difficultés de déplacement en fonction du recouvrement de la surface à franchir (plate, goudronnée etc.)
- Prévoir des rampes doublant les escaliers si elles n’existent pas déjà
- Tester les portes (poids, sens d’ouverture…) : portes automatiques : attention au réglage en hauteur des faisceaux de repérage.
- Portes inutilisables pour les PSH : installer un moyen de prévenir le personnel qu’une personne est bloquée dehors (sonnette ? caméra ?)
Accessibilité aux différents services
- Adapter la signalétique aux différents handicaps. Utiliser les pictogrammes
- Clarté de l’information: bien séparer l’information sur la bibliothèque de l’information culturelle
- Prévoir un guidage au sol
- Adapter le mobilier ou prévoir un accompagnement humain adapté
- Concevoir les espaces de circulation larges et désencombrés
- Adapter les horaires des interventions en fonction des particularités des publics visés (ciné-seniors : horaires en journée et rythme prenant en compte les temps d’installation…)
- Prévoir également des actions hors les murs, dans les lieux de vie des personnes en situation de handicap.
Les collections et les ressources
- Faire l’audit des collections: certaines collections sont adaptées à plusieurs types de handicap, certaines offrent un confort d’utilisation également pour les personnes qui ne sont pas en situation de handicap
- Définir le niveau d’adaptation visé selon les publics à desservir et les axes de développement pour lesquels les bibliothèques sont missionnées.
- Travailler sur l’offre de services (modes d’accompagnement pour l’accès aux collections) et l’offre documentaire.
- Renforcer la signalisation des collections adaptées
- Réfléchir sur le matériel adapté et les conditions de sa mise à disposition pour utiliser les ressources. S’il est impossible d’offrir le matériel, étudier les partenaires qui peuvent le proposer et vers lesquels orienter le public.
Accueil
- Doit-on noter les difficultés spécifiques et comment ?
- Ne noter que si la personne est d’accord
- Dépersonnaliser: prévoir des catégories de publics spécifiques et cocher la catégorie qui correspond au bon niveau de service
Accessibilité à l’information et à la communication en ligne
- Régulée par le décret d’application de mai 2009.
- Référentiel : RGAA (Référentiel Général d’Accessibilité pour les Administrations).
Toute personne doit avoir accès à l’information depuis son domicile. Les sites doivent être accessibles aux PSH.
L’Etat avait 2 ans pour se mettre en conformité, les collectivités territoriales 3 ans, donc date limite en 2012. En réalité, il n’y a que 30% des chantiers réalisés.
Dans les bibliothèques
En 2014, 4% des portails de bibliothèques étaient accessibles.
La construction des sites Web est du ressort des prestataires, mais les bibliothécaires doivent respecter des règles concernant le niveau d’accessibilité éditoriale (voir article sur le site de la MDJ). Elles doivent étudier l’accessibilité de leur portail pour demander des interventions des prestataires informatiques.
Ateliers
Les compensations possibles selon les handicaps. Listes non exhaustives
Compensation du handicap visuel
Le handicap visuel se cumule souvent avec l’illettrisme, étant donné les difficultés pour apprendre à lire et écrire. Le rapport intime à la lecture (La « petite voix ») est difficile pour les non-voyants
- Signalétique en braille + audio: Attention ! La majorité des personnes concernées ne lisent pas le braille
- Collections:
- Livres braille et tactiles
- Textes audio
- Textes conçus pour être lus avec Daisy
- DVD avec audiodescription
- Applications adaptées sur tablettes
- Livres en gros caractères
- Accessibilité
- Signalétique au sol en relief
- Accompagnement humain: attention à ce que toute l’équipe soit partante. Prévoir en amont sensibilisation, formation et tutoriels
- Travailler l’accessibilité à la recherche documentaire: versions audio, accessibilité du site et du c atalogue
- Matériel adapté au handicap :
- tester les appareils. Par exemple, le lecteur Daisy n’offre les chapitres que pour les CD au format Daisy
- régler les lecteurs Daisy avec les non-voyants: certains préfèrent la voix robotisée, insupportable pour les voyants, car elle n’enferme pas leur lecture dans une interprétation, ils peuvent davantage imaginer.
- Accès aux chiens: attention à bien informer le public
- Animations:
- Lectures
- Projections avec audiodescription
- Animations autour de la découverte de la bibliothèque
- Activités mettant en valeur les autres sens et les correspondances entre sens:
- Toucher : textes et matières, sensations suscitées. Difficile de faire adhérer des adultes, mais les enfants sont partants
- Odorat : ateliers senteurs
- Ouïe : musique : également dans d’autres lieux, sieste musicales…
- Coups de cœur partagés
- Actions interactives PSH/non handicapés
- Lectures à plusieurs en braille et alphabet latin alterné
- Codage langue des signe au toucher ( !!!)
- Faire guider le voyant yeux bandés par l’aveugle
- Actions inter-handicaps: organiser des compétitions mais avec des épreuves adaptées pour que chaque handicap soit pris en compte pour que les PSH puissent participer.
- Partenaires à associer
- Valentin Haüy
- Les professionnels de santé
- Les associations de chiens d’aveugles
- Les familles
Compensation des handicaps moteurs et physiques
Attention aux handicaps non visibles (lombaires, cervicales, etc.)
- Accessibilité du bâti:
- Largeur des portes
- Rampes d’accès
- Ascenseurs
- Eléments fonctionnels
- Hauteur des étagères
- Espaces entre étagères
- Ne pas trop serrer les livres pour permettre de les prendre avec un seul bras
- Hauteur des OPAC (consultables en position assise)
- Fauteuils qui se montent
- Personne disponible et accueillante, et information sur ce service pour que les PSH osent demander un accompagnement
- Accueil et écoute par le bibliothécaire en position assise
- Consultation d’un ergothérapeute : mais budget en conséquence…
- Co-construction avec les PSH
- Accueil:
- Charte d’accueil pour toute l’équipe et pour les usagers
- Prévoir l’accompagnement pour les accueils couchés : 1 accompagnant par personne
- Prévoir les polyhandicaps: aux problèmes physiques peuvent s’ajouter les difficultés pour la maîtrise de la parole, les troubles de l’attention, etc.
- Difficultés d’élocution : avoir les ressources pour communiquer et le réflexe de les utiliser (application sur tablette avec pictogrammes ou dessins, sinon carnet et crayon)
- Terminer l’accueil par un accompagnement jusqu’à la voiture ou à l’arrêt de bus en portant le sac de documents
- Avec les groupes : prévoir un temps d’évaluation de l’accueil qui a été organisé
Les handicaps sont très divers, il est donc compliqué de prévoir pour tous les types de handicap.
Compensation des handicaps auditifs
Beaucoup d’illettrisme, car le passage à l’écrit est beaucoup plus difficile pour les sourds qui n’ont pas pu apprendre l’oralité avec l’écriture.
La langue des signes est une langue officielle depuis 2005. Mais elle n’est pas universelle, chaque langue parlée à la sienne.
- Signalétique
- dès l’entrée
- Clarté de l’information: par exemple tamiser les lumières pour l’annonce de fermeture
- Associer plusieurs types de signaux: visuels (textes, pictogrammes, images), auditifs
- Accueil
- Vérifier qu’on a bien été entendu et compris
- Accompagner les paroles de gestuelles
- Parler bien en face pour permettre la lecture sur les lèvres
- Attention au contre-jour
- Parler lentement si l’usager est accompagné d’une personne qui signe. Lui laisser le temps de traduire
- Avoir à la bibliothèque un collègue qui signe.
- Animations
- En extérieur, le son se perd très vite. Prévoir une sono
- Prévoir un micro mains libres pour l’intervenant
- Dans les locaux, attention aux petits bruits (ordinateurs etc) qui font des bruits de fond
- Prévoir des boucles magnétiques pour les personnes appareillées : le son peut être directement transmis dans leur appareil
- Animations possibles:
- Chants en signes = chansigne (voir article sur le portail de la MDJ)
- Cinéma sous-titré
- Contes en signes (voir « A la lueur des contes)
- Captation vidéo présentations en langage des signes
- En extérieur, le son se perd très vite. Prévoir une sono
- Partenaires
- Associations à Louhans, à Lyon, à Besançon, mais pas dans le Jura
Handicap mental
Voir formation MDJ 2017
Notion de bibliothèque inclusive
C’est le lieu de tous. Les services 3eme lieu font partie des offres des bibliothèques inclusives.
Différence intégration/inclusion
- Intégration : prise en compte des publics, mais traités à part (accueils adaptés de groupes)
- Inclusion : l’environnement est aménagé pour que l’usager puisse être accueilli comme les autres sans survalorisation de la différence
L’intégration confine dans une identité « PSH »
L’inclusion nécessite de changer de façon de penser. Elle implique une co-construction prenant en compte les compétences des autres. On fait « avec » au lieu de faire « pour ». La co-construction avec les personnes et organismes concernés est la meilleure méthode, mais elle est souvent sacrifiée pour des raisons matérielles et calendaires.
L’inclusion repose sur les notions de participation, de droits culturels et d’exercice de la citoyenneté.
Les aménagements prenant en compte tous les publics ajoutent un confort au public « habituel ». Et le bénéfice social construit en bibliothèque se répercute dans les autres espaces publics. De plus, l’usager qui a reçu un accueil de qualité en parlera autour de lui.
Voir réalisations de Lezoux : l’EPCI a sollicité l’accompagnement de l’organisme « La 27e région ».
Trouver les personnes ressources
- Pour améliorer sa compréhension de certains problèmes
- Pour accompagner la construction du relationnel (postures, gestuelles)
- Pour construire les services
Contacter les partenaires institutionnels
- Maison départementale des Personnes Handicapées (MDPH), CCAS, ESAT, MDA, IME-IMPRO, associations…
- Dans le Jura, il n’y a pas de MDA (Maison départementale de l’Autonomie)
- Il y a un référent pour la culture à la MDPH
- Les IME-IMPRO sont en train d’envisager des scolarisations en établissements non spécialisés
Solliciter les ressources de la MDJ
- Fonds Handys: voir site MDJ
Méthodologie de projet
Le diagnostic
Tout commence par un diagnostic de l’existant : état des lieux et analyse. Le diagnostic est une photo de la structure à un moment donné. On examine et analyse cette photo avec un regard objectif.
Un diagnostic est évolutif. Il peut être affiné et réalimenter en cours de route quand on s’aperçoit qu’on a oublié d’étudier un aspect du projet.
A faire de préférence avec un ergothérapeute, mais c’est extrêmement couteux …
A défaut, recenser les partenaires disponibles sur le territoire, leur statut et leurs compétences qui peuvent être utilisées pour un service adapté.
Diagnostic de l’accessibilité des bâtiments
- Le bâtiment: accès extérieur et circulations intérieures.
- Faire le point avec la collectivité:
- Agenda d’accessibilité programmée ?
- Registre public d’accessibilité ?
- Signalétique
Diagnostic des publics potentiels
Difficulté : recenser les publics invisibles : ce sont les PSH qui ne vivent pas en institution. Le CCAS peut aider à les identifier.
Des priorités seront déterminées en fonction des publics présents sur le territoire et dans quelle proportion. Les autres publics seront pris en compte mais avec des aménagements moins coûteux.
- Types de publics prioritaires : exemple des axes validés sur Saint-Claude :
- Personnes âgées
- Allophones
- Quartiers prioritaires
- Personnes en situation de handicap
A la médiathèque de Saint-Claude, beaucoup de structures en charge des personnes en situation de handicap viennent sans prendre de rendez-vous en amont, pendant les heures d’ouverture tous publics. Ces pratiques ont été assimilées par les autres publics, les réactions sont globalement positives.
Les ressources et collections
Examiner quelles sont les ressources déjà proposées, et quel usage élargi dans le cadre du projet
- Identifier les ressources qui ne sont pas encore proposées et leurs usages
- Livres en gros caractères
- Livres audios
- DVD en audiodescription
- CD musicaux
- Documents pour dyslexiques
- Documents en braille
- FALC
- Ressources numériques accessibles : attention à proposer des ressources accessibles via un portail de la médiathèque lui-même accessible
- ………..
Les ressources humaines
Commencer par l’équipe : combien de personnes disponibles en etp, combien de salariés, de bénévoles, de personnes formées…
- Quelles sont les forces de l’équipe,
- Quelles sont les compétences de chacun et lesquelles ne sont pas utilisées
- Quelles sont les compétences indispensables pour ces services
- en quoi ce que chacun sait faire peut-il être utile dans la mise en place de services pour PSH
- Quelles formations prévoir, quelles sensibilisations
- Qui a des compétences de 1er niveau et qui missionner comme expert?
- Quelle organisation des services ?
Proposer une réflexion commune à l’équipe sur ces questions. Un diagnostic fait en équipe permet de faire émerger des idées ou des éléments pouvant déboucher sur des projets concrets. Ces projets seront des projets d’équipe et non d’une ou deux personnes.
Recenser les compétences humaines existantes dans les autres services de l’EPCI ou de la commune (ADSEM, AVS…), solliciter la collaboration de ces personnes.
Aller à la rencontre des familles de PSH.
Les partenaires avec qui construire le projet
Lister :
- Les partenaires avec qui la médiathèque travaille
- Les partenaires présents sur le territoire mais avec lesquels la médiathèque ne travaille pas.
- IME
- EHPAD
- Foyer logement
- Thérapeutes : ortophoniste, kinésithérapeutes, maison médicale…
- Classe ULIS
- Service de portage à domicile (voir sous quelle forme)
- SESSAD : concerne des handicaps moteurs, intellectuels et les classes ULIS
- Associations locale
- Monde du livre ("Les doigts qui rêvent" par exemple)
Les objectifs
Définir :
- Les objectifs globaux: l’accueil de publics en situation de handicap et en perte d’autonomie
- Les objectifs opérationnels concrets et déterminés en fonction des publics ciblés
Validation obligatoire du projet par les élus. Il faut les associer dès le début de la réflexion et les solliciter dès le diagnostic.
Obtenir une lettre de mission, ou de cadrage, à solliciter en amont de l’étude, et qui précise le temps nécessaire pour mener l’étude et les délais pour les différentes étapes du projet.
Services et moyens
- Lister les actions possibles
- Faire des fiches pratiques sur chaque action (étapes, procédures, moyens, évaluations…).
- Utiliser des fiches action types: elles permettent de lister les moyens nécessaires
Evaluation
Pour chaque action, fixer auparavant les moyens de l’évaluation
- De chaque action
- De l’ensemble du service
Inclure dans l’évaluation :
- Les bénéfices sur le temps long
- Les bénéfices auprès des aidants et des familles
Communication
A étudier :
- En direction des publics ciblés
- En direction des autres publics
Exemples :
- Affichage à l’entrée « Amis des personnes en situation de handicap», affichage avec pictogrammes…
- Logos sur les livres (voir liste faite sur le portail de la MDJ)
- Pictogrammes officiels (FALC) : il faut être autorisé pour les utiliser
- Pictogrammes « maison»
- Listes de pictogrammes : voir ministère de la culture, BPI, BNF…
Ne pas utiliser de pictogrammes correspondant à des normes si on ne répond pas à ces normes :
- ne pas utiliser le logo de l’UNAPEI si on ne collabore pas réellement et officiellement avec l’association
- Facile à Lire: il faut demander la validation du ministère pour utiliser le logo
- Facile à Lire et à Comprendre: on peut utiliser le logo sous condition que la réussite de l’adaptation de la ressource a été validée par une personne en situation de handicap.
- Voir pictogrammes Makaton (pour les autistes)
Tester les pictogrammes avec des personnes en situation de handicap.
Sites, associations, partenaires ressources
- Voir diaporama sur albums-accessibles.org pour réaliser des albums accessibles
- Contacter « Benjamin media» si besoins de formations
- Editeur Doigts qui rêvent et Mains en or peuvent présenter des documents adaptés
- Signe des sens organise des initiations à la langue des signes
- La bulle Elix= leur outil pour rendre le numérique accessible en langue des signes
- Bibliothèque des champs libres à Rennes : voir leur livret accessibilité
- Bibliothèque de Toulouse: voir pour système de lecture de ses puces RFID par l’appareil Millestone 312 RFID
- Voir guide téléchargeable "Communiquer pour tous : Guide pour une information accessible" sur inpes.santepubliquefrance.fr
- Voir Pictomedia sur la communication par pictogrammes : propose un mode d’emploi et 200 pictogrammes (mais payant).